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Buteur et passeur décisif en phase de groupe, héros inattendu de tout un pays, plébiscité par la légende Zinédine Zidane, Dimitri Payet va devoir confirmer dimanche face à l'Islande son statut de star montante de l'Euro, pour continuer de guider l'équipe de France sur les sentiers de la gloire.
Il y a d'abord eu ce centre parfait du pied gauche pour la tête d' Olivier Giroud et surtout ce missile extraordinaire, encore du pied gauche, soi-disant son mauvais pied, pour arracher la victoire aux Roumains à la 89e minute (2-1). Il y a eu ensuite ce but du 2-0 pour achever dans les ultimes instants les courageux Albanais.
Il y a eu aussi cette volée du plat du pied repoussée par la transversale, au grand soulagement des Suisses (0-0). A quelques millimètres près, Payet aurait pu encore changer le cours des choses, après son entrée en jeu dans ce troisième match débuté sur le banc pour gagner un peu de repos.
Pour le Réunionnais de 29 ans, qui ne rentrait plus dans les plans de Didier Deschamps il y a encore huit mois, avant de vivre un retour en grâce express, le bilan de cette première partie d'Euro s'est ainsi conjugué au presque parfait. Il a même reçu un vibrant hommage de la part de Zinédine Zidane dans des propos relayés par le Daily Mirror samedi dernier.
"Quand il n?était pas en sélection, il n?a jamais abandonné et, aujourd?hui, il prouve qu?il est l?un des joueurs les plus importants et les plus talentueux, pas seulement de l?équipe de France mais d?Europe", a estimé ZZ.
- Orfèvrerie -
"Il serait une plus-value pour n'importe quelle équipe en Europe, vu son talent. Pour un coach, il a tout ce qu'on attend d'un milieu offensif. Il peut marquer des buts, il peut créer des situations, il a d'énormes qualités sur coups de pied arrêtés. N'importe quel club le voudrait, il est en progression constante". Si durant ce mercato, l'entraîneur du Real Madrid, vainqueur de la dernière Ligue des champions, voulait témoigner son vif intérêt pour le joueur, il ne s'y prendrait pas mieux.
Dans ce premier tour, ses gestes techniques ont en effet confiné à de l'orfèvrerie. En revanche, ses coups de pieds arrêtés, l'autre point fort de son jeu évidemment souligné par Zidane, n'ont amené aucun but. Peut-être les réserve-t-il pour la suite.
C'est ce que la France du foot attend. A commencer, dimanche au Stade de France, où Payet sera évidemment reconduit dans le onze titulaire face à l'étonnante Islande. Et après celle, exaltante, de la révélation, l'heure est à la confirmation pour le meneur de jeu, auquel les Bleus doivent certes déjà beaucoup.
- Influence positive -
Car lors du 8e de finale contre l'Eire (2-1), le joueur de West Ham a été un peu moins en vue. Perdu en première période comme l'ensemble de l'équipe, il a été un peu plus présent en seconde. Il eu le mérite de décaler Bacary Sagna , auteur du centre sur l'égalisation d' Antoine Griezmann .
Pour que son influence positive dans le jeu français perdure, alors que les oppositions se resserrent inévitablement, Payet doit donc encore élever son niveau. Une exigence dont il est conscient.
Après la victoire sur les Irlandais, il déclarait lucidement: "Là, c'est passé mais plus la compétition va avancer, plus les équipes seront armées, et plus ce sera difficile". Un constat qui s'applique autant à l'équipe qu'à lui-même.
En pareille situation, Karim Benzema , tôt impressionnant en phase de groupe du Mondial-2014 avec trois buts inscrits pour les Bleus, était rentré dans le rang en 8e de finale (2-0 contre le Nigeria) et avait ensuite manqué son rendez-vous avec l'histoire face à l'Allemagne en quarts (0-1).
L'opposition promise par les Islandais ne sera pas la même. Mais cela restera un match crucial, au cours duquel Payet sera très attendu. De l'importance d'être constant.