Happy Birthday : |
Respectivement remplaçant et titulaire, Antoine Griezmann et Anthony Martial ont connu des fortunes diverses lors de la victoire de l'équipe de France face à l'Albanie (2-0): le premier a rejailli dans la lumière avec son but à l'ultime minute, le second a sombré après une première période ratée.
. Griezmann a su se relancer
"Antoine aurait aimé débuter, mais en entrant en cours de match, il a démontré sa force mentale pour nous marquer ce but", a relevé, un brin admiratif, le défenseur Samuel Umtiti , jeudi en conférence de presse.
Un but qui a sonné comme une revanche pour "Grizou", placé sur le banc des remplaçants au coup d'envoi par Didier Deschamps , conséquence de son premier match insuffisant face à la Roumanie (2-1). Le natif de Mâcon a rongé son frein durant 68 minutes, avant de remplacer Kingsley Coman et de finalement se muer en sauveur des Bleus, d'un coup de tête à la 90e minute.
Si son statut de titulaire au cours du tournoi n'allait pas pour autant être remis en cause dès le match d'ouverture, Griezmann a tout de même eu la bonne idée de vite réagir et de se montrer décisif. Il a été animé de cette même rage de vaincre dont fit preuve admirablement Dimitri Payet face aux Roumains et qui détermine les leaders d'une équipe.
Pour autant, le joueur de l'Atletico Madrid n'a pas tiré la couverture à soi après le match, conscient d'où il revenait et du chemin qu'il lui reste à parcourir dans cet Euro: "On est 23. Le coach doit gérer un groupe. Il m'avait dit avant la causerie que je serais remplaçant. Il m'a demandé d'être prêt. J'ai essayé de faire de mon mieux en étant remplaçant. C'est sûr que ce but va m'aider. C?est une revanche sur le match que j'avais fait (contre la Roumanie)".
Après sa magnifique saison au long cours avec son club, au cours de laquelle il a pris une nouvelle dimension, mais aussi dû encaisser la déception de la défaite en finale de la Ligue des champions avec un pénalty raté face au Real Madrid, une grosse pression était sur les épaules du joueur de 23 ans avant l'Euro. Et après le match d'ouverture contre la Roumanie (2-1), encore plus.
Son but, qui a eu le grand mérite de qualifier la France pour les 8e de finale, aura peut-être aussi le don de le libérer définitivement pour la suite du tournoi.
. Reverra-t-on Martial ?
Anthony Martial a peut-être laissé passer une chance unique de venir brouiller les cartes dans le secteur offensif. Timoré, incapable de faire la moindre différence et totalement perdu sur le coté gauche, l'attaquant de Manchester United, débauché de Monaco l'été dernier contre une somme astronomique de 80 millions d'euros, a fait terriblement son âge (20 ans), obligeant Deschamps à le sortir à la pause.
L'ancien Monégasque, si brillant lors des matches amicaux, était pour la première fois titulaire dans une phase finale, mais sa 11e sélection a tourné au cauchemar, révélant le gouffre qui le séparait encore du plus haut niveau international.
En 1998, Aimé Jacquet avait lui aussi fait confiance à un gamin de 20 ans pour débuter le Mondial contre l'Afrique du Sud (3-0). "Titi", futur meilleur buteur de l'histoire des Bleus (51 buts en 123 sélections), avait inscrit un but et déjà marqué les esprits.
La comparaison est cruelle pour Martial, qui n'est pas parvenu à se placer à la hauteur de l'événement. Le Mancunien peut aussi regarder avec envie la prestation de l'autre petit jeune Kingsley Coman (20 ans), beaucoup plus percutant et libéré au fil des minutes.