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Un public enthousiaste, des résultats positifs, une attaque qui promet: malgré les polémiques et les forfaits, tout sourit à l'équipe de France avant l'échéance tant attendue contre la Roumanie, vendredi en match d'ouverture de l'Euro-2016.
La préparation des Bleus a beau avoir été polluée par des pépins physiques à répétition (indisponibilités de Raphaël Varane, Jérémy Mathieu, Lassana Diarra ) et les accusations de racisme portées par Eric Cantona et Karim Benzema contre Didier Deschamps , cela ne s'est pas franchement ressenti sur le terrain.
Avec deux succès (Cameroun, Ecosse) et six buts inscrits, les Français ont maintenu la dynamique de leur saison (9 victoires en 10 rencontres), seulement altérée par une défaite anecdotique le 17 novembre en Angleterre (2-0), où il était plus question d'hommage aux victimes des attentats sanglants de Paris et de Saint-Denis que de football.
Après deux ans de matches amicaux, il s'agit désormais d'assurer une transition express avec la haute compétition et de ne pas voir tout ce capital balayé par l'importance de l'enjeu et une pression qui risque d'être à son zénith pour le pays-hôte. Le plus dur commence donc pour Deschamps et sa troupe, ce qui explique la satisfaction mêlée de prudence affichée par le sélectionneur après le succès face à l'Ecosse (3-0), samedi à Metz.
- L'équipe-type se dessine -
"C'est une belle soirée pour tout le monde pour faire le plein de confiance et avoir de la sérénité. La difficulté, on l'aura vendredi face à la Roumanie. C'est positif mais on ne va pas s'enflammer", a-t-il affirmé.
Les motifs d'y croire ne manquent pourtant pas. Obligé de revoir ses plans en catastrophe, Deschamps a ainsi réussi à remodeler rapidement son équipe-type et le onze qui aura la haute charge de lancer l'aventure de l'Euro contre les Roumains se dessine largement (Lloris - Sagna, Rami, Koscielny, Evra - Pogba, Kanté, Matuidi - Griezmann, Giroud, Payet). Le seul petit suspense pourrait concerner le 3e poste en attaque pour lequel Anthony Martial, auteur d'une rentrée remarquée après la pause face aux Ecossais, espère venir troubler la position de Payet.
Autre acquis: le secteur offensif, qui a rarement été aussi efficace et aussi riche en talents. La France vient d'enchaîner une 4e rencontre avec au moins trois buts au compteur et Olivier Giroud a fait taire les critiques et les sifflets avec 7 buts en 7 matches. Ce qui va clore pour un temps le débat autour des deux grands absents Karim Benzema , écarté par la Fédération française de football en raison de sa mise en examen dans l'affaire de la sextape, et Hatem Ben Arfa , retenu parmi les réservistes. Au moins jusqu'à vendredi.
Un luxe pour Deschamps après les attaques personnelles subies ces derniers jours puis l'inscription du mot "raciste" sur la façade de sa maison en Bretagne. En guise de réconfort, le technicien français, dont le nom a été ostensiblement scandé par le public messin, pourra également s'appuyer sur un sondage Odoxa pour Le Parisien/Aujourd'hui-en-France publié dimanche: plus de sept Français sur dix (72%) lui font confiance pour mener les Bleus à la victoire finale.
- Cote d'amour -
L'accueil reçu par l'équipe de France durant cette phase de préparation à Biarritz, avec des entraînements suivis chaque jour par 10.000 personnes, à Nantes et à Metz, où les joueurs ont multiplié selfies et signatures d'autographes avant de quitter Saint-Symphorien sur un tour d'honneur, aura été révélateur de sa nouvelle cote d'amour et de l'attente qu'elle suscite, en décalage total avec les récentes controverses.
"Cela fait plaisir d'avoir cette ferveur, les gens aiment l'équipe de France, ils sont derrière elle et c'est important. Cela ne fait pas marquer des buts mais c'est un climat qui doit permettre aux joueurs de se sublimer. C'est une force en plus, cela ne doit pas être quelque chose de négatif", a jugé Deschamps.
La seule interrogation avant le grand rendez-vous de vendredi provient encore de la défense. Celle-ci a enfin bouclé un match sans prendre de but, une première depuis le 13 novembre et le succès contre les champions du monde allemands (2-0) mais la faiblesse de l'Ecosse oblige à nuancer cette performance. Suffisant pour hanter les nuits de Deschamps avant le verdict de vendredi.