Happy Birthday : |
Les discussions vont être enflammées autour de la machine à café: avec l'Euro-2016, le jeu des pronostics va s'inviter dans les bureaux des entreprises, qui espèrent "fédérer" leurs salariés autour de l'événement de manière ludique.
Des start up se placent même sur ce créneau pour en faire un business, en proposant des plateformes adaptées pour permettre aux gens de parier.
Avec une dizaine de ses collègues de l'Insee, Pierre Cheloudko est prêt pour remporter le titre de meilleur pronostiqueur du département statistique, enfin remis en jeu après deux ans d'attente. Son favori? L'Allemagne, tandis que ses "concurrents" ont choisi la France, l'Angleterre ou l'Espagne.
Comme lors du Mondial-2014, le groupe de collègues prévoit de s'affronter sur la plateforme en ligne Mon Petit Gazon, qui a ringardisé les feuilles Excel et les tableaux de tournois photocopiées et punaisées aux murs des open-spaces, en permettant de voir en temps réel les scores de chacun et le classement du tournoi.
"C'est pour rajouter un peu de piment au travail, pour ensuite en discuter un peu le lendemain, blaguer sur les résultats des uns et des autres", confie-t-il.
S'il existe beaucoup de sites qui proposent un service de ce type, des start-up françaises comme Corporico ou Scorecast ont senti un meilleur filon. Elles proposent des plateformes sur mesure aux entreprises, de la plus petite PME aux grands groupes.
"Pour nous, c'est vraiment un enjeu de renforcer le collectif de l'entreprise avec tous les collaborateurs. C'est très important de pouvoir faire des actions comme ça qui donne de l'enthousiasme, du liant, du fun dans l'entreprise", explique à l'AFP François Bitouzet, directeur de la communication de Voyages-sncf.com, qui a choisi de confier son tournoi interne à la jeune pousse Corporico, fondée cette année.
Utilisable à la fois en français et en anglais, tout comme son concurrent Scorecast, la plateforme proposée est un bon moyen de "fédérer", selon lui, ses plus de 1000 collaborateurs répartis dans une quinzaine de pays, pour seulement "quelques euros par tête". En jeu? Deux places pour la finale de l'Euro pour le vainqueur, et de multiples petits cadeaux (maillots, ballons,...) pour les autres.
- 'Rentable dès l'Euro' -
Outre Voyages-sncf.com, Corporico a séduit "une centaine de clients", assure à l'AFP son co-fondateur David Bellaiche, dont des grands groupes comme Sopra Steria, avec un prix compris entre 390 et plusieurs dizaines de milliers d'euros selon le nombre de salariés dans l'entreprise.
"On sera rentable dès l'Euro" avec "plusieurs centaines de milliers d'euros" attendus, affirme-t-on chez Corporico, tandis que son concurrent Scorecast, fondé en 2008, voit son chiffre d'affaires "tripler" par rapport à la Coupe du monde 2014.
Si le succès est déjà garanti cet été, la principale difficulté sera de pérenniser une activité jugée "saisonnière".
"Par exemple sur la saison régulière 2015/2016, Scorecast, c'est entre 20.000 et 25.000 utilisateurs", contre 300.000 à 350.000 estimés pour l'Euro-2016 seul, explique à l'AFP son fondateur Nicolas Bonamy, qui a opté pour un modèle économique hybride fondé sur la publicité pour le grand public et la prestation tarifée pour les professionnels.
"Les années impaires sont plus dures. Il y a la Coupe du monde de rugby qui fait un peu d'activité une année sur deux mais il y a une année sur quatre qui est vide. 2017 est complètement vide d'événements sportifs", déplore-t-il, alors qu'un championnat du monde de handball est prévu cette année là.
"Des événements sportifs, que cela soit en France ou ailleurs, ce n'est pas ce qui manque donc il y aura forcément des choses à faire et on discutera avec nos clients pour voir vers quel produit on se dirigera par la suite", veut croire de son côté M. Bellaiche.