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C'est sur leur canapé qu'ils vont grimper dimanche soir plutôt que sur des cols de montagne, et le contre-la-montre sera celui qui les emmènera jusqu'au coup d'envoi du match... D'habitude filmés par des dizaines de caméras, les cyclistes du Tour de France seront cette fois devant la télé pour regarder la finale de l'Euro.
Il est bien là, le triptyque de début d'été: le Tour de France, le soleil et la finale de football, avant le 14 juillet. Sur le bord des routes du Tour, les drapeaux français sont innombrables, les portugais aussi, brandis par la communauté installée en Gaule depuis des décennies.
Pour Fabrice Jeandesboz, grimpeur de Direct Energie, il y a bien un effet Euro dans le public. "Ça se voit. Les gens sont plus joyeux. On entend beaucoup +Allez la France!+."
Comme la majorité du peloton, le Breton, habitué à suivre les résultats de Rennes et Guingamp, n'est pas un passionné de football mais suit le mouvement, d'autant que "c'est en France et que l'équipe de France marche bien".
"C'est sûr qu'on parle moins du Tour mais ce n'est pas grave. La dernière fois qu'il y a eu un événement de foot en France, c'était en 1998, donc c'est normal", dit-il de l'ombre que le ballon rond projette sur le vélo.
- Lundi, c'est repos -
Samuel Dumoulin n'aime pas vraiment le football mais son chauvinisme prend le dessus. "On est derrière notre pays, on est patriotes, on espère que dimanche ils vont gagner et puis tout le pays pourra savourer ça."
Pour le grimpeur d'AG2R La Mondiale, l'absence de victoire française dans les premières étapes a simplifié la donne médiatique: "Cela donne une importance moindre (au Tour), d'autant plus que la France fait une très belle performance. Mais pour le moment, aucun Français n'a gagné (d'étape) donc ça n'a pas la même incidence qu'en cas de victoire française."
La finale entre la France et le Portugal, que toutes les équipes suivront d'Andorre, après la 9e étape et avant de sortir des Pyrénées, tombe au meilleur moment. "Lundi, c'est repos pour la caravane. Mardi, on rentrera dans une partie plus intense du Tour et il y aura forcément plus de médias autour de la course", anticipe Dumoulin.
La France en finale, c'est aussi un bon outil de cohésion pour les formations françaises comme la sienne. "On a regardé chaque match", dit le coéquipier de Romain Bardet. La finale "permettra de passer un bon moment ensemble".
- Les Portugais en minorité -
Et les Portugais dans tout cela? Leur pays n'est pas une terre majeure de vélo. Ni le Tour du Portugal ni celui de l'Algarve ne figurent au calendrier mondial WorldTour. Cette année, ils sont deux dans le peloton. Rui Costa (Lampre) est le plus connu.
"Bien sûr, je vais regarder ce match, c'est important", dit Costa qui, contrairement à Cristiano Ronaldo , peut se vanter d'avoir été champion du monde (2013). "Ce ne sera certainement pas facile, mais l'équipe est forte, assez unie, et nous allons gagner".
Nelson Oliveira (Movistar) voit, comme Costa, son pays s'imposer 1-0 à Saint-Denis. "C'est suffisant", sourit-il.
"Je ne suis pas très branché football, mais j'aime voir de belles rencontres."
Entre les 38 Français et les 2 Portugais du peloton, deux Bretons seront partagés. Armindo Fonseca, fan de Ronaldo et habitué du Stade rennais, est portugais par son père. "Le résultat m'est égal", affirme le Rennais. "Le principal, c'est qu'il y ait un beau match".
Le Lorientais Warren Barguil, leader de l'équipe Giant, s'est lui lié d'amitié avec l'international portugais de foot Raphaël Guerreiro, qui jouera la finale dimanche: "Ce que je trouve dommage, c'est qu'au Portugal, ils ne le laissent pas assez tirer les coups francs. C'est toujours Ronaldo qui les tire".