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A deux jours du match d'ouverture de l'Euro-2016 contre la Roumanie, l'équipe de France se prépare à plonger dans l'inconnu après deux ans de matches amicaux et une cascade de forfaits et de polémiques, mais les Bleus n'en démordent pas: ils ont l'ambition d'aller au bout devant leur public.
"C'est une chance de jouer à domicile, il y aura de la pression mais elle sera positive. On a cette obligation de faire une belle compétition et l'objectif c'est de la gagner", a lancé le gardien N.2 Steve Mandanda mercredi.
Le Marseillais n'a fait que répéter le mot d'ordre entendu depuis quelques jours dans les rangs français. Malgré les avanies en tous genres et une préparation mouvementée, pas question pour le pays-hôte de se cacher et de refuser l'étiquette de favori.
Il y a deux ans, plusieurs joueurs avaient maladroitement évoqué un objectif de titre pendant le Mondial-2014, mettant à mal la communication plus mesurée du sélectionneur et se faisant tirer les oreilles par Didier Deschamps . Cette fois, les propos sont assumés et collent à ceux du technicien français.
- 'On a la volonté de la gagner' -
"Si on n'a pas cette ambition, on ne joue pas la compétition. A partir du moment où on commence une compétition, on a la volonté de la gagner. Il y a pas mal d'éléments qui sont en notre faveur: le fait de jouer à domicile, d'avoir le public avec nous, la confiance des derniers matches. On a perdu des joueurs importants de notre groupe mais notre force c'est le collectif. Si le groupe tire dans le même sens, on ira loin", a expliqué Mandanda.
Une analyse reprise par le défenseur Bacary Sagna : "On reste sur une belle compétition en 2014 (quart de finale de Coupe du monde, ndlr), on a senti la joie des Français, on a envie de répéter ça. Il y aura une pression différente mais on est prêt. On a hâte d'y être".
Mardi, l'attaquant André-Pierre Gignac n'avait pas non plus esquivé le statut, parfois encombrant, accolé aux Bleus. "La France forcément est favorite, avait-il déclaré. Notre objectif commun c'est de gagner. Lors des derniers matches amicaux, avec 9 victoires sur 10, on a engrangé de la confiance et mis pas mal de buts, même si on en a pris un peu trop. Et l'Euro est chez nous. Les deux dernières fois qu'on a été pays-hôte, on a gagné la compétition (Euro-84, Mondial-98, ndlr)."
- Le Mondial-98, la référence -
Il reste toutefois à gérer le plus dur pour des joueurs qui vont découvrir, après deux ans de confort et de matches amicaux, les frissons de la haute compétition, qui plus est sur leur sol. Le match d'ouverture face aux Roumains sent-il le piège à plein nez?
"On a une pression supplémentaire par rapport aux autres, a estimé Mandanda. Cela va être très compliqué pour nous. On connaît la difficulté qui nous attend. On est toujours dans l'inconnu. Mais en gagnant le premier match, on aborderait très bien la compétition et cela nous donnerait un capital confiance. Il faut le gagner pour enchaîner derrière. Il faut emballer la rencontre et marquer le plus vite possible".
Sagna a lui souhaité n'y voir que des avantages, parlant de "chance" et d'"excitation", et n'a pas semblé particulièrement inquiet par l'inexpérience de certains Bleus.
"Les jeunes d'aujourd'hui jouent sans réfléchir, n'ont aucune crainte et ils jouent comme ils jouent dans leurs clubs. Ils sont assez matures", a affirmé le défenseur de Manchester City.
Et s'il leur manque une référence, celle du Mondial-98 a de quoi les guider. "Je me souviens surtout des critiques avant la Coupe du monde, s'est remémoré Sagna, qui avait 15 ans à l'époque. Je ne comprenais pas pourquoi il y avait autant d'acharnement contre l'équipe, le coach, Aimé Jacquet. Mais ils sont montés en puissance, ils ont bien débuté la compétition et se sont unifiés. Il faut s'en inspirer aujourd'hui."