Happy Birthday : |
"On est en finale, on est en finale!" Devant la tour Eiffel ou sur le Vieux-Port de Marseille, les supporters des Bleus ont bondi de joie lors de la victoire de la France contre l'Allemagne en demi-finale de l'Euro-2016 (2-0), faisant d' Antoine Griezmann leur héros.
Sur les Champs-Elysées, envahis par les supporters des Bleus dès la victoire en poche, des incidents ont émaillé la fête lorsque des groupes de jeunes ont jeté des projectiles dans la nuit contre les forces de l'ordre, qui ont riposté en chargeant et en lançant des gaz lacrymogènes. Des poubelles ont aussi été incendiées.
Mais ailleurs, l'heure est aux célébrations, aux concerts de klaxons et de pétards. Aux fenêtres des voitures, les passagers brandissent les drapeaux tricolores.
"C'était une bête de match, deux buts, une victoire dans une super ambiance, ça n'arrêtait pas de chanter, de se pousser. Maintenant on va boire une bière à la santé de la France", s'exclame Nagdi qui a vu le match devant la tour Eiffel, dans la fan zone parisienne pleine à craquer.
"C'était parfait: on a gagné! L'Allemagne me faisait peur, j'y croyais à moitié mais j'ai adoré le premier but et encore plus le second", s'emballe pas très loin Leslie, venue de Guadeloupe.
Veron Ton, 17 ans s'est lui rendu sur la "plus belle avenue du monde" car "on sait que c'est ici qu'il y a de l'ambiance". Il n'était pas né en 1998, mais, marchant dans les pas de son père qui s'était retrouvé sur les Champs pour célébrer la victoire historique des Bleus lors de la Coupe du monde, il brandit tout fier un maillot de l'équipe de France de l'époque: "l'ambiance qu'il y a là, ça devait être la même, ça devait être pire encore parce que c'était le Mondial".
A quelques mètres de lui, la place de l'Etoile est envahie par une foule en liesse, tenant des fumigènes rouges et bleus, jetant des pétards ou entonnant la Marseillaise. "Qui ne saute pas n'est pas français, hé!", chantent les supporters en bondissant, avant que des incidents ne viennent gâcher la fête.
- Grizou superstar -
Le match avait commencé dans une ambiance tendue à Paris, où dans la fan zone 90.000 personnes priaient pour voir la France ouvrir le score. Il a fallu attendre la toute fin du premier acte pour qu' Antoine Griezmann marque, sur penalty, permettant aux supporters de souffler pendant la pause.
"J'ai pas tout compris pour le penalty, j'ai pas vu la main mais c'est magique", lançait Arnaud, deux bières a la main. "On va vers France-Portugal, c'est super!"
"On a un but un peu chanceux, merci l'arbitre, mais c'est super", commentait aussi Frédéric, 35 ans, enthousiaste d'avoir déjà "les orteils" en finale mais qui redoutait encore la réaction allemande.
A Marseille aussi, ville qui accueillait la demi-finale au stade Vélodrome, les verres de bière ont volé dans les airs, au milieu des cris de joie. "Personne n'a un mouchoir? Le mec à côté de moi il m'a arrosé", s'inquiétait un supporter. Inespéré, le penalty transformé par Griezmann a déchaîné l'enthousiasme des fans rassemblés sur une terrasse près du Vieux-Port.
Lorsque la seconde période reprend, les supporters sont gonflés à bloc derrière leur équipe. A Paris, la foule scande "Allez les Bleus" et reprend le désormais fameux "Hu" des Islandais, accompagné de claquements de main au-dessus de la tête.
Mais très vite l'ambiance se tend... Les Allemands vont-ils égaliser?
Et c'est l'explosion de joie lorsque "Grizou" marque son second but, à la 72e minute, creusant l'avance française. Leur héros à tous c'est Antoine Griezmann , l'attaquant de 25 ans qui a réussi à vaincre Manuel Neuer , le gardien allemand décrit comme le meilleur du monde.
La tour Eiffel célèbre la victoire et brille en bleu, blanc et rouge. "C'est juste trop bon de retrouver Paname en fête!", après une année 2015 marquée par les attentats jihadistes, s'enthousiasme Anissa, Parisienne de 40 ans.
Reste maintenant à vaincre les Portugais dimanche pour remporter cet Euro organisé en France. Pour Johan, maquillage tricolore sur les joues, la finale s'annonce compliquée: "je suis d'origine portugaise, hier j'avais leur drapeau contre les Gallois, aujourd'hui la France. Dimanche..."