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Après Dimitri Payet à la 89e minute contre la Roumanie (2-1), le sauveur sur le fil s'appelle cette fois Antoine Griezmann , sorti du banc pour offrir à des Bleus laborieux la victoire contre l'Albanie (2-0) et la qualification pour les 8e de finale de l'Euro, mercredi à Marseille.
Sur cette action de la dernière minute du temps réglementaire, où le stade Vélodrome pourtant bouillant n'osait plus rien espérer, il fallu ce centre les yeux fermés d' Adil Rami en soutien côté droit pour trouver la tête décroisée de Griezmann (90e).
La course vers l'infini et l'au-delà de "Grizzi l'éclair" n'a pas été noyée de larmes, comme celles qui submergèrent Payet vendredi dernier au Stade de France. Mais la joie immense, était à la fois libératrice par sa communion instantanée avec ses coéquipiers et le public. Et revancharde à titre personnel pour le Madrilène, qui avait manqué son entrée dans la compétition.
Griezmann, 25 ans, était présenté comme la nouvelle star de l'équipe de France au même titre que Paul Pogba avant l'Euro. Et comme son partenaire de l'entre-jeu, il avait déçu contre les Roumains, même si sa médiocre performance semblait surtout due à un manque de jus après sa saison au long cours avec l'Atletico, finaliste malheureux de la Ligue des champions, où il avait manqué un penalty.
- Martial, Coman tétanisés -
Après tout le natif de Mâcon avait trouvé le poteau d'une tête après rebond face à Tatarusanu. Il s'en était fallu d'un rien pour que l'histoire s'écrive différemment.
Toujours est-il que l'ancien joueur de la Real Sociedad a fait les frais de cette prestation, comme Pogba, et tous les deux ont débuté sur le banc des remplaçants ce match face à l'Albanie. Leur disparition du onze de départ a alors profité à Anthony Martial et Kingsley Coman, plus jeunes qu'eux avec leurs 20 ans chacun et qui ont été, surtout le premier, tétanisés par l'enjeu.
Changement d'hommes, changement de système, le résultat est resté le même pendant 89 minutes. L'attaque de l'équipe de France, du même coup passée en 4-2-3-1 en première période pour revenir au 4-3-3 ensuite, a tutoyé comme rarement l'indigence face aux modestes Albanais.
On avait attribué légitimement les difficultés des Tricolores de forcer le verrou de la Roumanie par le contexte, chargé émotionnellement, du match d'ouverture vendredi dernier.
- Famine -
Face à des Albanais présumés moins experts de la tâche défensive les Bleus ont été bien moins dangereux offensivement, la seule grosse occasion franche ayant été la tête d' Olivier Giroud sur la base du poteau d'Etrit Berisha à la 69e minute.
Jusqu'alors la famine avait frappé tout le secteur d'attaque d'une équipe que Deschamps avait décidé de remodeler face à l'Albanie plutôt que contre la Suisse face à laquelle se dessine une finale de groupe dimanche à Lille.
Les plans du sélectionneur ont fait "pschiit", surtout lors des 45 premières minutes les plus insatisfaisantes de l'équipe de France sur le plan offensif depuis des mois. Douze environ et un certain Albanie-France à Elbasan en juin 2015, conclu sur une défaite indigne (1-0).
A l'époque, où nombre de joueurs français ne pensaient qu'à leurs vacances, Deschamps avaient fustigé ce manque d'envie, de professionnalisme. Et Payet, alors notamment visé, a failli le payer très cher, lui qui n'est revenu en grâce en Bleu qu'en mars dernier.
Cette fois, à Marseille, le meneur de jeu de West Ham, a été évidemment plus actif et concerné, mais il n'a pas toujours pu peser dans le jeu de son équipe. En revanche il aura bouclé la boucle de la meilleure des façons face à l'adversaire albanais en ajoutant le deuxième but français d'une frappe enroulée dans les arrêts de jeu (90+4).