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Il ne se donnait que 5% de chances d'être à l'Euro-2016 après son transfert au Mexique, mais André-Pierre Gignac a pu compter sur sa "force de caractère" et l'absence de Karim Benzema pour se frayer une place parmi les 23 joueurs de l'équipe de France, dont il est aujourd'hui l'un des chouchous.
Il y a un an, sa décision de traverser l'Atlantique pour s'engager avec les Tigres de Monterrey semblait sonner le glas de son avenir en bleu. Personne, pas même le principal intéressé, ne pouvait imaginer l'enchaînement d'évènements favorables qui ont permis à l'attaquant de renverser la tendance et d'être à l'aube de sa 2e phase finale après le Mondial-2010.
34 buts inscrits en un an, un titre (Tournoi d'ouverture) et deux finales régionales (Copa Libertadores, Ligue des Champions de la CONCACAF): Gignac est devenu une véritable star au Mexique, au point d'avoir entamé des démarches pour y obtenir la nationalité, et Didier Deschamps n'a pas réfléchi très longtemps avant de le rappeler en novembre 2015, pour pallier l'absence de Benzema, empêtré dans l'affaire du chantage à la sex-tape.
L'ancien Marseillais n'a plus quitté la sélection depuis cette date, inscrivant notamment deux buts contre l'Allemagne (2-0) et la Russie (4-2), alors que le Madrilène a fini par être définitivement privé du CHAMPIONNAT D'EUROPE par la Fédération française de football.
"J'ai pas mal de défauts mais j'ai une qualité, ma force de caractère, a-t-il déclaré jeudi. C'est ce qui m'a fait signer aussi loin et, forcément, quand on part à 10.000 km à un an de l'Euro à domicile, on ne met pas toutes les chances de son côté. Mais je suis épanoui, en pleine forme, j'ai effectué une belle saison et me voilà parmi vous."
- Enthousiasme -
Preuve de son enthousiasme à l'idée de retrouver l'équipe de France, Gignac (30 ans, 25 sélections, 7 buts) était exact au rendez-vous fixé mardi au Bourget pour les 17 joueurs convoqués pour le stage de Biarritz, malgré une élimination en quarts de finale du Tournoi de clôture dans la nuit de samedi à dimanche.
"J'avais l'opportunité de rentrer en France rapidement et d'être présent pour le stage, c'était mon souhait, a-t-il expliqué. C'est un plaisir, une joie d'être parmi le groupe, avec un stade plein à chaque entraînement. Je suis heureux et j'espère le communiquer à tout le groupe."
Ce bonheur transparaît à chaque séance à Biarritz. Très à l'aise techniquement, Gignac semble aussi particulièrement affûté au sortir de son année mexicaine. Il est surtout libéré de toute pression, tout à sa "fierté" d'être le premier joueur hors d'Europe à avoir été convoqué chez les Bleus et d'avoir remporté un pari jugé impossible il y a moins d'un an.
"Je suis serein. Je ne suis pas talentueux mais j'ai beaucoup de coeur. Il y aura une obligation de résultat avec cet Euro organisé en France. Mais on a les atouts pour aller loin. Tout le monde va vouloir faire tomber l'équipe de France, on sera attendu mais on les attend aussi", a-t-il affirmé bravache, lui qui estime avoir gagné en maturité sous la direction de Marcelo Bielsa à Marseille.
- Profil bas -
Le public, qui l'a parfois moqué par le passé pour des problèmes de surpoids, est sous le charme et en a fait l'un de ses favoris ; une popularité peut-être renforcée par son statut de remplaçant du mal-aimé Benzema. A l'applaudimètre, il fait jeu égal avec Didier Deschamps , l'enfant du pays, et le génial Hatem Ben Arfa .
Déjà tout heureux de se retrouver à pareille fête, Gignac la joue pourtant profil bas et dit ne pas penser à une titularisation à l'Euro malgré les doutes sur le niveau d' Olivier Giroud , le N.1 officiel depuis la mise au ban de Benzema.
"Olivier sort de quatre buts en deux matches, ça va, il revient bien, a-t-il relevé, diplomate. Olivier part avec cette avance-là, je souhaite plus que tout au monde qu'il soit performant, ça voudra dire que l'équipe l'est aussi."
En attendant le début de la compétition, Gignac devra toutefois se mettre quelque peu à la page. Interrogé sur les difficultés du Biarritz Olympique, il s'est emmêlé les pinceaux en confondant Top 14 et ProA. "Je suis à l'ancienne, ça fait longtemps que je ne suis pas rentré..." Sur le terrain en tout cas, ça ne se voit pas.