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Marquage strict contre le dopage lors de l'Euro-2016: l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), en étroite collaboration avec l'UEFA, a élaboré un plan de surveillance en amont et en aval de la compétition, en plus des contrôles habituels durant l'épreuve.
Le football et le dopage, un vaste chantier que le récent contrôle positif de Mamadou Sakho a mis sur le devant de la scène.
Le défenseur français de Liverpool, suspendu provisoirement et privé d'Euro pour avoir eu recours à un brûleur de graisse, connaîtra bientôt sa sanction.
Sans doute est-il la première +victime+ de la politique mise en place en commun par l'AFLD et l'UEFA à l'occasion du rendez-vous footballistique, le premier de l'histoire à 24 équipes. "Je n'en sais rien, mais il y a une coïncidence qui me paraît intéressante", constate auprès de l'AFP Bruno Genevois, président de l'AFLD.
"Il faut que les joueurs des équipes qualifiées, appelés à jouer la compétition puissent faire l'objet de contrôles avant même le début de l'épreuve", explique M. Genevois. "Nous-mêmes, AFLD, nous réservons le droit de contrôler les 23 joueurs plus 8 de l'équipe de France", développe-t-il.
- Six Bleus contrôlés à Biarritz -
Ces contrôles ont déjà débuté, puisque jeudi dernier, six joueurs de l'équipe de France, en stage de préparation à Biarritz, ont par exemple été soumis à un contrôle (Benoît Costil, Moussa Sissoko, Olivier Giroud , Laurent Koscielny, Lucas Digne et Dimitri Payet).
"Nous avons souligné auprès de l'UEFA qu'il serait logique que les autres agences nationales antidopage procèdent de même avec leurs sélections pour que tout le monde soit traité de la même manière. J'ai eu confirmation que l'UEFA avait bien donné des directives en ce sens. La période de ces contrôles pré-compétition est comprise entre le 1er janvier et le 30 mai 2016", précise le président de l'AFLD.
Tous les joueurs doivent donc avoir été contrôlés au terme de cette période.
Bien entendu, l'Euro-2016, la compétition en elle-même, va également être soumise à contrôles, qui seront sanguins ou urinaires ou les deux en même temps.
Concrètement, deux joueurs de chaque équipe au minimum seront contrôlés à chaque match. Et la connaissance des profils biologiques de chacun permettra d'éviter que les joueurs contrôlés - désignés par l'UEFA - le soient uniquement sur la base d'un tirage au sort.
"Nous avons pu obtenir un accord avec l'UEFA sur les échanges de données concernant le profil biologique des joueurs (le passeport biologique) ce qui permet de mieux cibler les contrôles", explique le responsable de l'AFLD.
- Conservés quatre ans minimum -
"Ce qui nous a frappés, c'est que l'UEFA mettait plus l'accent sur le volet stéroïdien du profil (portant sur la prise d'anabolisants). Nous avons souhaité que soit mis sur le même pied le module hématologique qui permet de détecter la prise de peptides, type EPO", souligne M. Genevois.
Les échantillons seront confiés au laboratoire de Châtenay-Malabry, le département d'analyses de l'AFLD.
Les résultats seront connus rapidement, entre 48h à 72h après le match. "C'est une demande de l'UEFA et cela évitera ainsi qu'en cas de résultat anormal un joueur puisse disputer la rencontre suivante", souligne M. Genevois.
Le règlement prévoit qu'une équipe soit suspendue collectivement à partir de trois résultats anormaux.
En plus des deux joueurs a minima contrôlés en match, des contrôles vont également être diligentés hors rencontres.
La transposition du nouveau code mondial antidopage permet ainsi théoriquement de procéder à des prélèvements sur les lieux de résidence des équipes, et, sous certaines conditions, de nuit.
"Nous nous tenons prêts à toute éventualité mais nous avons quand même suffisamment de possibilité de contrôler hors nuit", note M. Genevois.
Enfin, l'AFLD a également eu confirmation que "les échantillons seront conservés quatre ans au minimum après la compétition, afin de permettre leur réanalyse ultérieure au regard de nouvelles techniques qui pourraient apparaître".
C'est le troisième volet du plan: l'après compétition, à visée dissuasive.
Pour rappel, les échantillons prélevés durant la Coupe du monde 98 en France avaient rapidement été détruits après l'épreuve.