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Johan Cruyff , joueur génial et incarnation du "football total" de l'Ajax Amsterdam des années 1970, fait partie de ces légendes du passé à classer dans le Panthéon du ballon rond aux côtés de Pelé, Diego Maradona ou encore Michel Platini , eux toujours en vie.
. Cruyff, joueur total
Il était l'icône la plus romantique, avec son allure de rock-star aux cheveux longs et son élégance naturelle balle au pied. Et le seul à porter le numéro 14 dans le dos plutôt que le 10 habituellement dévolu aux artistes du jeu.
Rapide, élégant, technique, visionnaire, Cruyff incarnait quasiment à lui seul ce qu'on appelait le "football total", basé sur le mouvement perpétuel de l'Ajax d'Amsterdam. Premier joueur à remporter trois fois le Ballon d'Or (1971, 1973, 1974), il souleva trois fois la Coupe d'Europe des clubs champions, équivalent de l'actuelle Ligue des champions, avec l'Ajax, avant de devenir une idole à Barcelone. Seule la Coupe du monde s'est refusée à lui en 1974, l'Allemagne renversant les Pays-Bas en finale (2-1).
Fumeur invétéré - deux cigarettes par mi-temps, selon la légende -, rebelle, Cruyff est aussi le seul dans ce quatuor à avoir réussi sa seconde carrière, celle d'entraîneur. Que ce soit à l'Ajax Amsterdam ou au Barça, où les titres se sont accumulés et où ses préceptes et sa philosophie de jeu sont toujours prégnants.
. Pelé, le "Roi"
Les superlatifs sont aussi nombreux pour tenter de classer Edson Arantes do Nascimento, trois fois champion du monde, icône du Brésil, incarnation du foot, sourire éternel d'adolescent...
De ses débuts tonitruants à 17 ans au Mondial-1958, le premier remporté avec la Seleçao, à sa tête en apesanteur contre l'Italie en finale en 1970 (4-1) pour un 3e sacre, il a régné sans partage sur la planète football, réinventant quasiment à lui tout seul le jeu, avec ses innombrables exploits.
Il y a évidemment tous ces buts, 1281 selon la Fifa en 1363 matches officiels, mais aussi ceux qu'il n'a pas marqué et qui ont aussi fait sa légende, comme ce lob de 50 mètres manqué de peu contre la Tchécoslovaquie au Mondial-1966 ou ce grand pont sans toucher le ballon sur le gardien uruguayen ponctué d'un tir à peine trop croisé dans le même tournoi.
Autant de gestes de génie, même vains, qui ont caractérisé ce qu'était Pelé, pour qui le foot était plus qu'un jeu, une joie.
. Maradona, "Diez" et diable
Insaisissable dribbleur, le "gamin en Or" a symbolisé à lui seul ce que le foot a de plus beau et de plus dramatique. Capable dans un même match, en quart de finale du Mondial-1986 (où il sera sacré) contre l'Angleterre (2-1), de marquer avec la "main de Dieu" puis d'inscrire dans la foulée le "but du siècle", son génie l'a porté si haut qu'il s'en est brûlé les ailes.
Maradona, "El Diez" (le dix), qui a marché dans les pas de Cruyff au Barça, avant de devenir le héros de Naples, a surtout construit sa légende sous le maillot de l'Albiceleste avec cette Coupe du monde remportée quasiment à lui tout seul. Et dans une autre mesure, avec la suivante où il a échoué d'un rien en finale face à l'Allemagne et celle de 1994, dont il fut exclu pour dopage (éphédrine).
Le côté sombre de Maradona l'a ensuite fait s'enfoncer dans la drogue jusqu'à côtoyer la mort (crise cardiaque 2004). Grandeur et décadence de celui que beaucoup, et pas qu'en Argentine, considèrent comme le plus grand joueur de tous les temps. Lui même entretenant une "guéguerre" sur le sujet avec Pelé.
. Platini, intelligence faite jeu
Sa lecture du jeu, son sens de l'anticipation, son adresse redoutable, furent combinées à des coups francs imparables dont il fit un art. Désigné joueur du siècle de la Juventus, où il a tout gagné, il a aussi été l'atout-maître du carré magique des Bleus.
Il fut au sommet lors de l'Euro-1984, avec 9 buts en cinq matches (record toujours à battre) et un sacre à la clé. Il a aussi donné un nom à une boulette de gardien en glissant le ballon sous le gardien espagnol Luis Arconada en finale de ce tournoi.
Mais comme pour Cruyff, qu'il vénérait, la Coupe du monde s'est dérobée sous ses pieds après deux demi-finales perdues face à l'Allemagne (1982, 1986).
Son leadership naturel l'a ensuite hissé tout en haut des arcanes du foot européen, avec la présidence de l'UEFA. Un parcours parfait de dirigeant, jusqu'à ce que la Fifa ne le suspende pour six ans pour avoir reçu un paiement de 1,8 M EUR de la part de Joseph Blatter, sans contrat écrit.