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Jamais un club de CFA 2, soit la 5e division, ne s'est qualifié pour une demi-finale de Coupe de France, mais le petit club normand de Granville, qui défie Marseille jeudi à Caen (21h00), se voit bien écrire une page d'histoire.
"Le Petit Poucet", "David contre Goliath": cette année, ces clichés escortent l'US Granville, club d'une ville de la côte normande, avec ses 14.000 habitants et ses quelques 300 licenciés qui tentera de se glisser dans le dernier carré.
Jusqu'ici, quatre clubs évoluant au cinquième niveau national n'ont pu faire mieux que les quarts de finale, mais après tout, Granville n'avait jamais franchi les huitièmes de finale, ni même les seizièmes avant cette année...
"On peut marquer l'histoire de ce club, il faudra chercher au plus profond de nous même", a ainsi déclaré le capitaine des "Maritimes", Matthias Jouan.
Face à eux se dresse l'Olympique de Marseille, premier adversaire de l'élite (13e) sur leur route cette année.
Mais l'US Granville n'est pas un club de CFA 2 comme les autres, avec ses 700.000 euros de budget annuel et la quasi-totalité de ses joueurs qui ne se consacrent qu'au football lors des cinq ou six entraînements hebdomadaires.
Entraîné par Johan Gallon, qui a disputé plus de 250 matches professionnels, Granville compte dans ses rangs de nombreux joueurs passés par les centres de formation pro et aussi quelques "fils de", comme Anthony Fournier, dont le père Laurent Fournier a porté le maillot phocéen pendant une saison (1990/1991).
Pour s'isoler de l'amicale pression qui entoure l'évènement, l'équipe s'est même mise au vert mercredi à Bayeux.
- "Craindre l'OM, c'est normal" -
"Craindre l'OM, c'est normal, sinon ce serait très prétentieux", a reconnu Johan Gallon.
Pour avoir une chance "il va falloir être acteurs de ce match. Il faut être à 100%, déterminés, audacieux, ambitieux. La seule chose qui peut nous arriver c'est de perdre un match". Gallon pourra s'appuyer sur le vécu de son capitaine, Matthias Jouan.
Ce dernier a déjà battu l'OM en 2012 avec les Normands de Quevilly - qui évoluaient deux étages plus haut, en National - déjà en quart de finale et déjà au stade d'Ornano, avant de perdre en finale contre Lyon (1-0).
"Le terrain de Caen est aussi grand que celui (de notre Stade Louis-Dior), après c'est tout ce qui se passe autour (qui sera différent). Mais une fois qu'on rentre dans le match, on oublie tout, on est concentré dans ce qu'on doit faire et on se sent poussé par nos supporteurs, ce qui est toujours un plus", a-t-il expliqué à ses coéquipiers.
Problème: Marseille connaît encore mieux d'Ornano et s'y plaît comme le montrent la qualification aux tirs au but en 32e de finale de la Coupe de France et sa victoire en championnat (1-3), courant janvier.
"Si Marseille est là en nous respectant et est là pour gagner, je pense que ça va être très difficile pour nous", a-t-il admis lucidement.
Jouan rêvait de jouer contre Lassana Diarra et Abou Diaby . Las. Le premier est laissé au repos et le second, qui n'a jamais joué cette saison sous le maillot de l'OM, s'est encore blessé.
Face aux Marseillais, Granville s'attachera surtout à faire bonne figure et à profiter de son moment de gloire. "Nous, notre compétition on l'a déjà réussie, on n'a rien à perdre, alors que l'OM a beaucoup à perdre", a glissé l'entraineur.