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"Un fiasco": le maire de Manchester fulminait lundi, au lendemain de l'évacuation d'Old Trafford et du report du match entre Manchester United et Bournemouth après la découverte d'une fausse bombe oubliée dans des toilettes du stade, censée servir à tester les chiens policiers.
"C'est scandaleux, (...) ce fiasco a causé des problèmes énormes pour les supporteurs qui étaient venus de si loin, gaspillé le temps d'un grand nombre de policiers et de démineurs de l'armée, et mis en danger de nombreuses vies de façon inutile, car l'évacuation de dizaines de milliers de personnes d'un stade n'est jamais sans risque", a accusé lundi le maire de Manchester, Tony Loyd, dans un communiqué cinglant, en demandant une enquête fouillée sur l'incident.
"Il est tout simplement inacceptable que cela ait eu lieu, il faut savoir comment cela est arrivé, pourquoi cela est arrivé, et qui sera tenu pour responsable", a insisté l'élu, par ailleurs représentant au sein de la commission sécurité et criminalité de la région.
Les Diables rouges de Manchester United pensaient en finir dimanche avec la saison 2016 du Championnat d'Angleterre, en jouant ce match de la 38e et dernière journée de la Premier League devant un "Théâtre des rêves" comble, avec 75.600 supporteurs venus voir leurs joueurs tenter d'arracher sur le fil une 4e place et donc une place en Ligue des champions pour l'année prochaine.
Mais ils devront revenir jouer mardi, la date finalement fixée par la Premier League pour cette rencontre contre Bournemouth, à 20h00 locale (19h00 GMT). Tout en sachant désormais que la C1 est inaccessible. Avec 3 points de retard et une mauvaise différence de buts sur les voisins honnis de Manchester City, il faudrait que les joueurs de Louis Van Gaal s'imposent par 19 buts d'écart mardi soir... Mission impossible donc !
- "Il y a eu de la tension" -
Pour ManU ce sera donc l'Europa League l'an prochain, et peut-être un titre pour se consoler samedi, en finale de la Cup, à Wembley à Londres contre Crystal Palace.
Mais d'ici là il faudra effacer cette journée de dimanche stressante pour tous, après la découverte de cet engin suspect 20 minutes avant le coup d'envoi de la rencontre, prévu à 15h00 (14h00 GMT), dans des toilettes sous les tribunes Alex Ferguson et Stretford End.
Les joueurs, encore à l'échauffement, sont contraints de se réfugier au vestiaire. Et l'évacuation commence pour les 75.600 spectateurs dans le stade, dans le cadre d'une alerte "code rouge". Ceux des tribunes concernées d'abord. Puis tous les autres, y compris ceux venus de Bournemouth, pour laisser la place aux forces de sécurité et aux démineurs de l'armée britannique.
"Nous sommes toujours dans les vestiaires, il semble que nous serons les derniers à sortir, il y a eu de la tension", a témoigné Ander Herrera, milieu de terrain de Manchester United, lors de l'évacuation d'Old Trafford, à une radio espagnole.
Vers 18h00, ce sont ces démineurs qui provoquent "l'explosion contrôlée" de l'engin suspect, décrit par un employé du stade à la BBC comme un téléphone portable relié à des conduites de gaz.
Quelques minutes plus tard, dans deux tweets, la police de Manchester précise que l'objet suspect "ressemblait énormément à un engin explosif".
- 'Engin pour chiens renifleurs' -
Puis c'est John O'Hare, le N.2 de la police du Grand Manchester, qui révèle qu'il n'y avait en fait aucun danger: "Nous avons découvert qu'il s'agissait d'un engin d'entraînement, utilisé pour tester les chiens renifleurs d'explosifs et oublié sur place par une société privée. Mais en apparence l'engin était tout à fait réel, et la décision d'évacuer était la seule à prendre, afin de nous assurer que les gens étaient en sécurité".
Peu après, la police a précisé que cet objet suspect avait été "oublié à la suite d'un exercice de sécurité" dans le stade quatre jours plus tôt.
La police de Manchester venait en effet d'organiser un vaste exercice antiterroriste dans le quartier de Trafford, lors duquel un faux kamikaze islamiste hurlait "Allahou Akbar" avant de se faire exploser. Le but de cet opération était de tester la réponse des forces de sécurité face à une attaque du type de celle ayant touché le Stade de France le 13 novembre à Saint-Denis, avant les fusillades meurtrières dans Paris.
Cet exercice avait été très critiqué après que des images avaient été diffusées montrant le terroriste-acteur répétant plusieurs fois la phrase "Dieu est grand" en arabe.
Un représentant de la police de Manchester, Garry Shewan, s'était excusé, qualifiant l'utilisation de ces termes d'"inacceptable".