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Révélations du Mondial-2014, ils devaient prendre le pouvoir en équipe de France et la guider vers les sommets de l'Euro-2016, mais Paul Pogba et Raphaël Varane marquent le pas dans leur progression et peinent à donner de telles garanties à deux mois du tournoi continental.
Trois ans après leurs débuts internationaux précoces et conjoints, marqués par un succès (3-1) face à la Géorgie, les deux joueurs font déjà presque figure d'anciens grâce à leurs 27 sélections malgré leur jeune âge, 23 et 22 ans. Cette impression renforce donc l'attente, voire l'impatience, de voir enfin leur talent, tôt qualifié de "hors norme" par Didier Deschamps lui-même, véritablement présider aux destinées des Bleus.
Malgré leur statut de titulaires indéboulonnables, force est de constater que ce n'est pas encore le cas. Pourtant, les deux joueurs sortaient d'une Coupe du monde réussie, en dépit de leur implication respective sur le but de la victoire allemande (1-0) en quart de finale (faute de Pogba, coup franc, tête de Hummels qui gagne le duel avec Varane). L'euphorie aura en fait duré jusqu'à la fin de l'année 2014.
Pogba rayonnait de plus en plus au milieu de terrain, inscrivant ses 4e et 5e buts contre la Serbie (1-1) et le Portugal (2-1), les derniers en date ; Varane musclait quant à lui son jeu défensif, gagnait même ses galons de capitaine de substitution en Arménie et marquait face à la Suède (1-0) un coup de tête rageur qui témoignait de la leçon apprise à Rio de Janeiro.
- Deschamps pas inquiet -
L'année 2015 a été moins glorieuse. Pogba, qui a eu une sérieuse blessure à une cuisse, a été intermittent avec la Juventus, même s'il a atteint la finale de la Ligue des champions (perdue face au FC Barcelone 3-1). Varane a lui perdu en sérénité et ne s'est pas installé durablement dans le onze du Real Madrid. Une situation qui perdure encore aujourd'hui, alors que Zinédine Zidane a pris les rênes des Merengues.
"Cela ne m'inquiète pas. Varane a toute ma confiance. Je sais ce qu'il est capable de faire. Sa situation au Real Madrid lui a fait perdre un peu de sa confiance, mais il n'a pas perdu ses qualités. Ici c'est un autre contexte", l'a défendu Deschamps dimanche dans Téléfoot, deux jours après une 28e sélection face aux Pays-Bas (3-2) contre lesquels le Madrilène n'a pas vraiment rassuré.
Pourtant, s'il y a un joueur inamovible en équipe de France, de match en match, c'est bien Varane, le seul à avoir disputé les 23 derniers matches des Bleus. La question de chambouler son statut ne se pose d'ailleurs pas, beaucoup moins en tout cas que celle concernant l'identité de son partenaire en charnière centrale. Et le France-Russie de mardi dira si Mamadou Sakho est en mesure de reprendre l'avantage sur Laurent Koscielny.
- Exigence -
La vraie question qui se pose, concernant Varane, est relative à sa faculté d'élever son niveau de jeu lors de l'Euro (10 juin-10 juillet), alors que sa progression est au point mort depuis plus d'un an maintenant.
Pour Pogba, la tendance est sensiblement différente. Titulaire indiscutable à la Juventus, il a mis du temps à assumer sa nouvelle responsabilité de leader technique, symboliquement conférée par le port du numéro 10 dans le dos. Mais ses dernières prestations ont fini par montrer du mieux, notamment en terme de volume de jeu et de capacité à faire la décision, même si son but récent en C1 face au Bayern Munich a été vain (défaite 4-2 a.p., élimination en 8e de finale).
En Bleu, malgré la présence rassurante à ses côtés de Blaise Matuidi et Lassana Diarra , qui lui laissent plus de possibilité de s'exprimer offensivement, il souffle encore trop le chaud et le froid, comme cela s'est vérifié à Amsterdam.
Une plus grande constance de sa part est requise, tout comme l'est la capacité de réaction de Varane. Ils ont un match, face aux Russes, et deux mois pour envoyer des signaux positifs. Car l'exigence à leur endroit n'est qu'à la hauteur de leur immense potentiel.