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Le président du FC Barcelone Josep Maria Bartomeu et son prédécesseur Sandro Rosell, entendus lundi par un juge espagnol, ont maintenu leur version des faits et nié toute irrégularité dans le recrutement controversé en 2013 du Brésilien Neymar, lequel doit être entendu mardi.
Drôle de semaine pour l'attaquant du Barça: avant de fêter vendredi son 24e anniversaire, Neymar va devoir s'expliquer à son tour mardi après-midi (16H00 GMT) à l'Audience nationale de Madrid, avec le statut de mis en examen.
Bartomeu et Rosell, mis en examen pour "escroquerie" et "corruption" dans ce dossier, ont refusé de répondre lundi aux questions du juge José de la Mata et se sont bornés à répéter ce qu'ils avaient déjà déclaré précédemment dans des poursuites pour fraude fiscale lors de ce même transfert, a-t-on appris de sources judiciaires.
"Nous n'avons répondu à aucune question parce que nous l'avons déjà fait à l'époque", a fait valoir Josep Vives, porte-parole du club.
"Nous nions avoir fait quelque chose de mal. On ne peut rien nous reprocher sur notre gestion (du transfert) et nous avons la conscience tranquille", a-t-il souligné lors d'une déclaration sur le parvis de cette juridiction madrilène, spécialisée notamment dans les grandes affaires financières.
Le Barça avait chiffré le transfert de Neymar à 57,1 millions d'euros, dont 40 millions pour la famille du joueur et 17,1 millions pour le Santos FC, précédent club du Brésilien. Mais la justice espagnole, saisie par le fonds d'investissement brésilien DIS, qui détenait 40% des droits du joueur, a évalué le montant réel à au moins 83,3 millions d'euros.
- Nouvelles auditions mardi -
DIS avait reçu 6,8 millions d'euros sur les 17,1 millions payés à Santos, et estime ne pas avoir touché sa part sur des contrats annexes que le club catalan aurait utilisés pour occulter le coût total du transfert. Le fonds s'estime aussi lésé par un accord d'exclusivité entre le Barça et Neymar, qui a empêché d'autres clubs de surenchérir.
Bartomeu et Rosell ont répété lundi leurs déclarations de février 2015 et juillet 2014 dans le volet fiscal de la même affaire. Bartomeu avait alors rejeté la responsabilité sur son prédécesseur et Rosell avait assuré que "les contrats étaient faits parfaitement". Dans ce volet, les deux dirigeants sont en attente de jugement pour "délit contre le Trésor public" et risquent des peines de prison.
Dans un communiqué publié lundi soir, le Barça a fait état de sa "satisfaction d'avoir pu s'expliquer" et a assuré que Bartomeu et Rosell se sentaient "tranquilles" et "confiants dans la justice".
Après avoir aussi convoqué lundi des représentants de Santos, le juge De la Mata a cité à comparaître mardi Neymar et ses parents, Neymar Senior et Nadine. Initialement prévue à 10h00 (09H00 GMT), l'audition du joueur a été repoussée à 17h00 (16H00 GMT) pour s'adapter à l'agenda d'un des avocats, a-t-on appris de source judiciaire.
- Neymar réclame des preuves -
Ce dossier pour "escroquerie" n'est qu'une des multiples procédures ouvertes en Espagne et au Brésil depuis trois ans.
La justice brésilienne a ainsi gelé une partie des actifs de Neymar (47,3 millions de dollars, soit 43,5 M EUR) pour fraude fiscale présumée entre 2011 et 2013. L'attaquant doit aussi payer 112.000 dollars d'amende (environ 103.000 euros) pour fraude fiscale lorsqu'il évoluait à Santos en 2007 et 2008.
Si ces démêlés ne semblent pas affecter son rendement sur le terrain, le joueur a pris la parole dimanche soir pour se défendre.
"Avant de dire des bêtises - qu'on aurait caché ceci ou cela - ils devraient le prouver", a dit le capitaine de la Seleçao au micro de la chaîne de télévision brésilienne Globo.
Son père, dans cette même interview, a minimisé l'affaire. "Il n'y a rien contre nous. (...) Si nous avons commis une erreur fiscale, il n'y a pas de problème", a-t-il commenté.
Toutes ces tribulations pourraient néamoins finir par peser sur l'avenir de l'attaquant, qui négocie actuellement une prolongation de son contrat courant jusqu'en 2018. Son père avait réclamé en octobre une "stabilité fiscale" pour prolonger au Barça.