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Après les descentes de police à la Fifa à Zurich, c'est la Fédération française de football qui a été perquisitionnée à Paris: des documents y ont été saisis mardi dans le cadre de l'enquête menée en Suisse concernant le paiement suspect de 1,8 million d'euros de Joseph Blatter à Michel Platini .
En exécution d'une "demande d'entraide" de la justice suisse, "le parquet national financier (français, PNF) a effectué hier (mardi) une perquisition dans les locaux de la Fédération française de football (FFF) à Paris", ont annoncé mercredi les services du procureur général suisse dans un communiqué.
"Des documents ont été saisis en lien avec le paiement suspect" de 2 millions de francs suisses (1,8 M EUR) effectué en 2011 par Joseph Blatter à Michel Platini , qui vaut aux deux hommes d'être déjà suspendus six ans de toute activité liée au football par la justice interne de la Fifa.
- Blatter 'très surpris' -
La perquisition, menée par le PNF assisté de l'office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), a duré toute la journée de mardi, selon plusieurs sources concordantes. Elle "s'est déroulée en étroite coordination avec le ministère public de la Confédération suisse" et "a permis de saisir des documents utiles à l'enquête", a précisé le PNF dans un communiqué.
"La Fédération confirme cette mise à disposition à des autorités suisses et françaises, a confirmé la FFF à l'AFP mercredi. Ces dernières ont consulté des documents relatifs aux modalités de collaboration de Michel Platini avec la Fifa sur la période 1998-2002."
Joseph Blatter, qui fêtera jeudi ses 80 ans, fait l'objet d'une mise en examen en Suisse depuis le 24 septembre pour "soupçon de gestion déloyale" et "abus de confiance". Une charge qui repose sur deux motifs: ce paiement controversé de 1,8 M EUR sans contrat écrit à Michel Platini , et l'octroi, dans des conditions bien inférieures au prix du marché, d'un contrat de droits de télévision.
"Je suis très surpris" de cette perquisition, a réagi auprès de l'AFP Joseph Blatter mercredi, "pour la simple et bonne raison que les 2 millions de francs suisses que la Fifa a versés à Michel Platini dans le cadre d'un contrat oral qui existait entre Michel Platini et moi, n'ont été versés ni à la FFF ni à l'UEFA mais sur un compte privé de Michel Platini dans une banque suisse."
- Platini, témoin assisté -
"Nous nous félicitons de cette nouvelle étape, car le plus tôt la justice suisse aura achevé son instruction, le plus tôt Michel Platini sortira de la rubrique des faits divers dans laquelle il n'a pas sa place", ont réagi les avocats de Michel Platini dans un communiqué.
Dans le cadre de la procédure suisse sur le paiement litigieux, l'ancien sélectionneur de l'équipe de France avait été entendu le 25 septembre sous le statut de témoin assisté, statut qui n'a pas évolué depuis.
De 1998 à 2002, Platini travaillait depuis Paris pour le compte de la Fifa, dans des locaux loués par la FFF, selon des sources proches de la Fifa. Avant d'entrer en 2002 au comité exécutif de la Fifa, il avait notamment réfléchi à un réaménagement du calendrier international.
Dans l'entourage de la Fédération française, on estime auprès de l'AFP qu'"il n'y a absolument aucun risque que la FFF soit inquiétée d'une manière ou d'une autre" dans ce dossier.
En raison de ce paiement suspect, Blatter et Platini ont été suspendus 8 ans de toute activité liée au football par la justice interne de la Fifa, suspension ramenée en appel à 6 ans. Cette sanction a empêché le Français, 60 ans, de se présenter à la présidence de la Fifa et le prive actuellement de la présidence de l'UEFA, poste qu'il occupe depuis 2007.
Platini a saisi le Tribunal arbitral du sport (TAS), plus haute juridiction sportive, pour tenter de casser cette suspension et retrouver son poste avant l'Euro-2016 organisé en France (10 juin-10 juillet).
Le 26 février, c'est l'Italo-Suisse Gianni Infantino, ex-N.2 de Platini, qui a été élu à la présidence de la Fifa. Le même jour, un vaste plan de réformes avait été adopté, visant à restaurer la crédibilité d'une institution secouée par le plus vaste scandale de corruption de son histoire.