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L'Autorité de la concurrence qui doit rendre en milieu de semaine un avis sur le projet de distribution exclusive de beIN Sports par Canal+ compte imposer "des conditions difficiles à accepter", assure dimanche le site internet du journal Les Echos.
Selon Les Echos, qui ne citent pas leurs sources, Canal+ serait invité à revendre certains contenus de beIN à ses concurrents au prix de gros. Il s'agit d'"une pratique courante outre-Manche mais risquée pour beIN qui fait face à de lourdes pertes et qui ne disposerait ainsi pas d'un minimum garanti bien supérieur à celui qu'il obtiendrait en accordant l'exclusivité à un seul acteur", assure le quotidien.
Il n'est apparemment pas question pour l'Autorité de la concurrence "de freiner l'essor des opérateurs télécoms dans les contenus en renforçant trop le poids de Canal+ dans l'univers de la télé payante", estime le journal. "L'important reste visiblement pour l'instant de favoriser l'installation de contre-pouvoirs face à Canal dans les contenus premium afin que les Orange, SFR, Free ou Bouygues Telecom puissent faire jouer la concurrence".
Un accord exclusif de distribution entre beIN Sports et Canal+ poserait plusieurs problèmes de concurrence, avait estimé le CSA dans un avis confidentiel transmis à l'Autorité de la Concurrence, révélé vendredi par BFM Business.
Le CSA craint trois conséquences, selon BFM Business. D'une part que les deux alliés s'entendent lors des futures attributions de droits sportifs. D'autre part, le CSA estime que beIN, auquel l'accord devrait rapporter "près de 400 millions par an", aura moins d'incitation à revendre des droits à des chaînes gratuites au détriment des téléspectateurs.
Enfin le régulateur s'inquiète pour les fournisseurs d'accès qui faute de pouvoir proposer beIN verraient leur activité de distribution de chaines "fragilisée".
Selon les Echos, pendant les quelques semaines de délibérations au sein de l'antitrust, "Vincent Bolloré a brandi la menace de la fermeture de Canal en France, qui serait une catastrophe pour le financement de la création hexagonale, ou de sa sortie des contenus sportifs, qui fragiliserait les clubs".
En attendant, "un accord avec beIN mais sans exclusivité pourrait quand même être trouvé. Mais à un prix bien moindre", explique le quotidien.