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© AFP/Philippe Desmazes
Des fans de l'ancien pilote Michael Schumacher
lui apportent des marques de soutien, le 3 janvier 2014, en face de l'hôpital de Grenoble
Une semaine après l'accident de ski qui a plongé Michael Schumacher dans le coma, l'incertitude demeure tant sur son état de santé que sur les circonstances de son violent choc à la tête, médecins et parquet devant s'exprimer prochainement.
"En accord avec les médecins qui s'occupent de Michael au CHU de Grenoble, il n'est pas prévu d'organiser de conférence de presse avant lundi", a annoncé samedi Sabine Kehm, porte-parole du septuple champion du monde de Formule 1, indiquant que son état de santé était "toujours critique mais stable".
Le procureur d'Albertville a de son côté indiqué dimanche qu'il tiendrait un point-presse "en milieu de semaine" avec les gendarmes, qui ont notamment récupéré une caméra fixée sur le casque de Schumacher, susceptible d'avoir filmé la scène.
Dimanche, le quotidien allemand Bild a publié une lettre dans laquelle le pilote finlandais Mika Hakkinen, lui même accidenté en 1995, implore son ancien rival de se "battre encore, exactement comme nous avions l'habitude de le faire sur la piste".
"Fais-moi plaisir, cette fois n?essaie pas d?arriver le premier. Tu n'as pas besoin de réaliser le meilleur temps sur cette course, prends le temps qu?il te faudra", exhorte Hakkinen.
Les dernières informations venues du CHU de Grenoble remontent à mardi, avec l'annonce d'une légère amélioration de l'état de l'ancien pilote, entre la vie et la mort.
Michael Schumacher , âgé de 45 ans depuis vendredi, a heurté dimanche dernier, peu après 11H00, un rocher de la tête alors qu'il skiait dans un secteur hors piste de Méribel (Savoie), avec son fils de 14 ans et des amis.
Sous la violence du choc, son casque s'est brisé en deux. D'abord "obnubilé et agité", le champion est tombé dans le coma et a été opéré une première fois dimanche soir pour évacuer un hématome intracrânien.
© AFP/Guillaume Bonnet
Capture d'écran d'une vidéo AFPTV tournée le 31 décembre 2013, montrant le sang de Michael Schumacher
sur les lieux de son accident de ski, à Méribel
"Effet-catapulte" ?
Il est depuis plongé dans un coma artificiel et maintenu en hypothermie entre 34 et 35°C, pour limiter les effets des lésions sur son cerveau. Lundi soir, les médecins l'ont à nouveau opéré pour retirer un deuxième hématome.
"On reste dans un état qui est considéré comme fragile", a insisté le Pr Jean-François Payen, chef du service anesthésie-réanimation du CHU.
Depuis, l'entourage du champion s'est borné à décrire son état comme "stable", tandis que les spécialistes se succédaient dans les médias pour décrire les effets d'un grave traumatisme crânien, multiples mais imprévisibles dans l'immédiat.
Samedi, la porte-parole de Schumacher a souligné que seules les nouvelles en provenance des médecins de Grenoble faisaient foi.
L'autre interrogation porte sur les circonstances de l'accident, cruciales pour déterminer en justice d'éventuelles responsabilités. Les enquêteurs ont entendu les proches du champion et saisi une caméra Go-Pro fixée sur son casque, dont on ignore si elle est exploitable.
Le parquet a pour l'instant souligné deux points: la situation du champion "dans un secteur hors piste" lorsqu'il a été blessé, et le fait qu'aucune personne tierce ne serait mise en cause.
Plusieurs questions demeurent: à quelle distance précise de la piste se trouve le rocher heurté par Schumacher, situé dans une zone de poudreuse constellée de pierres entre une piste rouge et une piste bleue ? Ce hors piste était-il correctement balisé?
La vitesse du champion est également un point important: selon les médecins, le choc s'est produit "à haute cinétique", donc à vitesse élevée, mais d'après Sabine Kehm, Schumacher venait d'aider un ami et ne skiait pas vite.
Selon le magazine allemand Spiegel, un steward de 35 ans qui filmait son amie sur la même piste affirme avoir pris par hasard des images du pilote, et assure qu'il "skiait à 20 km/h, pas plus". Le parquet l'a invité à se rapprocher des enquêteurs.
Pour Me Edouard Bourgin, spécialiste de l'indemnisation des préjudices corporels, blessure grave et vitesse modérée ne sont pas incompatibles "Il peut y avoir un +effet-catapulte+ qui expliquerait la violence du choc, même sans vitesse excessive", estime l'avocat.