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Le duel entre Sébastien Loeb (Citroën) et Sébastien Ogier (VW) en tête du 83e Rallye Monte Carlo a brutalement pris fin vendredi après-midi, au nord de Gap, quand le septuple vainqueur de l'épreuve est parti à la faute.
C'était dans l'ES8 (Les Costes-Saint Julien en Champsaur), la préférée d'Ogier, le héros local. Le choc contre une pierre a tordu la suspension arrière gauche de la DS3 dorée du nonuple champion du monde, parti vendredi matin de Gap avec 13 secondes d'avance sur Ogier.
Ca ne lui a pas porté bonheur et, malgré deux jolis temps scratch au début de chaque boucle (ES3 le matin, ES6 l'après-midi), l'attaque n'a pas payé. "Nous sommes arrêtés sur la liaison, entre la fin de la spéciale et le parc d'assistance. L'équipe vient nous chercher", a twitté Loeb vers 18h00, après une réparation de fortune qui n'a pas tenu.
"On a été agressifs, on se devait de l'être. J'ai touché un petit rocher, pas très fort, mais ça a cassé", a ajouté le champion alsacien. Son rêve d'une 8e victoire en Principauté a donc pris fin à la moitié du rallye, tout d'un coup, au terme d'une démonstration de haute volée pour un revenant reconverti en circuit.
Comme une coïncidence, Ogier, double champion du monde en titre, en a profité pour signer son premier temps scratch du jour, dans cette même ES8, et le premier sur ses terres du Champsaur. "Cette journée va être spéciale pour moi", disait-il jeudi soir. Elle l'a été, et pas seulement pour Ogier.
- Ingrassia: "Une grosse loterie" -
En plus de Loeb, un autre pilote Citroën, l'Irlandais Kris Meeke, a vu ses espoirs de podium anéantis dans cette même ES8, une suspension arrachée. Quant au Polonais Robert Kubica , ex-espoir de la F1 pénalisé de dix minutes jeudi soir, il a tapé deux fois dans cette spéciale, détruisant l'avant de sa Ford Fiesta et perdant plus de trois minutes.
Cette série de touchettes a parfaitement illustré les difficultés des pilotes, dans ce Monte-Carlo comme la plupart des 82 précédentes éditions, à choisir les bons pneus, cloutés ou pas, pour affronter des conditions de route changeant en permanence, selon la température ambiante et la quantité de boue ou de glace sur la route.
"Ce matin on avait du verglas, une température basse, une brume épaisse, et cet après-midi les conditions climatiques avaient évolué. A chaque choix de pneus, pour chaque boucle, on remet tout en cause, c'est comme un nouveau rallye", a expliqué Julien Ingrassia , le copilote d'Ogier, à son retour à Gap. "La monte de pneus fait la différence, mais c'est un +mix+ des deux, avec les conditions de route. Au final, c'est une grosse loterie"
Résultat des courses, Ogier était en tête du rallye vendredi soir, pour la première fois depuis le départ, et avec deux minutes d'avance sur ses coéquipiers Jari-Matti Latvala et Andreas Mikkelsen , dans les deux autres Polo-R officielles.
De quoi envisager l'avenir avec sérénité, même si la journée de samedi s'annonçait très dure: quatre spéciales délicates dont un monument de 51 km (Lardier et Valença-Faye, ES10), en fin de matinée au sud de Gap.
"C'est sûr que maintenant la course va être différente pour nous, mais c'est loin d'être fini car on va encore rencontrer des conditions difficiles", a dit Ogier vendredi soir. "Il va falloir rester concentré et se montrer intelligent dans les zones piégeuses", a ajouté le maître des lieux. Cette méthode lui avait permis de remporter son premier Monte-Carlo en 2009, dans une Peugeot 207. Au tout début de son ascension.