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Le Français Sébastien Ogier (VW Polo-R) a inscrit son nom dimanche pour la quatrième fois en cinq participations au Rallye du Portugal, se montrant sans rival en pilotage mais faisant également montre de réels talents de gestionnaire.
"On a bien construit notre course ce week-end. On ne s'est pas énervé en début de rallye quand tout le monde est parti à la faute et on a su gérer aussi bien les pneus que notre effort sur la longueur", estimait le vainqueur visiblement heureux d'avoir réussi un coup double.
Non seulement le leader du Championnat quitte Faro avec 28 points, soit le maximum possible, mais son premier adversaire pour le titre cette année, son propre coéquipier Jari-Matti Latvala a vécu un week-end calamiteux en repartant avec seulement deux points dans son escarcelle.
"Notre rythme était bon et on avait la possibilité de monter sur le podium mais une petite erreur a été grosse de conséquences", a souligné le Finlandais à l'arrivée d'un rallye qui, à part une 3e place l'an dernier avec Volkswagen, ne lui a pas souvent réussi.
Talonnant, avant le départ, Ogier qui le considère comme un "client très sérieux", Latvala a perdu une belle occasion de mettre la pression sur le Français en sortant de la route dès l'ES5.
Après un intermède brillant mais rapide de l'Espagnol Dani Sordo qui a offert deux premières victoires (ES2, ES3) en Championnat du monde au constructeur coréen Hyundai, nouveau venu en WRC cette année, un autre Finlandais, a menacé la marche victorieuse d'Ogier.
- Hirvo, le retour -
Mikko Hirvonen , dont le dernier podium remonte à la Catalogne l'an passé et la dernière victoire au rallye de Sardaigne 2012, a fait preuve d'une belle vigueur jusqu'à prendre la tête de la course vendredi soir. Une erreur peut-être stratégique puisque l'homme au visage d'une particulière blancheur s'est retrouvé en panne de pneus tendres après ce coup d'éclat.
"Je dois reconnaître que Sébastien est meilleur gestionnaire que moi dans ces cas là", a déclaré le pilote Ford.
Bien avant le départ du rallye, Michelin avait alloué 29 pneus durs et 16 pneus tendres de secours à chaque pilote. Mais le Portugal en avril réserve des surprises et des trombes d'eau sont tombées en début de semaine provoquant même le report d'une séance de reconnaissance.
Dans ces conditions, le pneu tendre devenait le sauf-conduit pour rester sur la route.
Un pilotage plus en souplesse et une voiture peut-être moins exigeante, permettait alors à Ogier de remporter l'ES9, la plus longue de samedi, puis de réitérer sur l'ES12 dans l'après-midi tandis qu'Hirvonen rentrait au point stop le soir avec des pneus lisses.
Dans l'intervalle, l'Estonien Ott Tanak, très brillant jusque-là, partait à la faute dans l'ES10 alors qu'il était 3e à 11 secondes d'Ogier. Il ne restait plus au Français qu'à finir "tranquillement", selon ses propres termes, tandis que le Norvégien Mads Ostberg plaçait la première Citroën sur le podium mais à 45 secondes d'Ogier. "On a fini par bien gérer nos pneus mais les deux premiers avaient déjà pris beaucoup d'avance", a-t-il dit.
"Gestion et pilotage propre", avaient bien été les deux clés du succès. Une leçon qui pourrait bien servir de nouveau lors du Rallye d'Argentine, dans un mois.