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© AFP/Philippe Desmazes
Des fans de Michael Schumacher
tiennent un drapeau aux couleurs de Ferrari le 31 décembre 2013 devant l'hôpital de Grenoble où est soigné le champion de F1
Bientôt 72 heures de soins intensifs jour et nuit à l'hôpital de Grenoble et toujours un grand point d'interrogation sur le sort de Michael Schumacher : même si une "légère amélioration" a été constatée mardi, les médecins au chevet du champion de F1 observent la plus grande prudence.
Son état est jugé "critique" et les praticiens se refusent à tout pronostic, ayant annoncé mardi que les prochaines heures seraient "cruciales".
"On reste dans un état qui est considéré comme fragile", soulignait mardi le Pr Jean-François Payen, chef du service réanimation du CHU de Grenoble, où est hospitalisé l'ancien pilote.
Son collègue, le Pr Emmanuel Gay, chef du service de neurochirurgie, jugeait pour sa part que le pronostic vital du septuple champion du monde de F1 restait engagé.
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Le Pr Jean-Francois Payen (2e G) s'exprime le 31 décembre 2013 lors d'une conférence de presse aux côtés du Dr Stephan Chabardès (G) et du Pr Emmanuel Gay (2e D)
Une lueur d'espoir est apparue mardi matin, lorsque l'équipe médicale a annoncé en conférence de presse avoir réalisé dans la nuit une deuxième opération réussie sur le champion, permettant d'"évacuer un hématome" situé à l'intérieur de son cerveau.
Lors d'une première opération, dimanche, les médecins avaient évacué "des hématomes qui étaient en dehors du cerveau lui-même, sous la peau, sous la boîte crânienne", a rappelé le Pr Gay.
Mais Michael Schumacher , toujours placé en hypothermie et maintenu sous coma artificiel, n'est pas "hors de danger", ont souligné les médecins, qui rejettent toute spéculation sur l'avenir de leur célébrissime patient.
"On se refuse à vous dire quoi que ce soit sur la suite à donner parce que c'est, encore une fois, prématuré de le faire", a insisté le Pr Payen.
© AFP/Vincenzo Pinto
Le septuple champion du monde de Formule 1 Michael Schumacher
lors d'un slalom géant à Madonna di Campiglio, en Italie, le 17 janvier 2003
Pour l'instant, les lésions au cerveau de Michael Schumacher , qui aura 45 ans vendredi, ne "laissent pas présager beaucoup plus qu'une surveillance horaire", a-t-il dit, excluant tout transfert dans un autre hôpital.
"Des hauts et des bas"
"Il ne faut pas se dire +c'est gagné+. Il faut se dire qu'il y a des hauts et des bas et que c'est un peu mieux qu'hier, que globalement sur 24 heures c'est un peu mieux qu'au début. Mais il faut rester réaliste", a souligné le professeur Gérard Saillant, qui dirige aujourd'hui l'Institut du cerveau et de la moelle épinière, présent au "titre d'ami".
La directrice générale du CHU, Catherine Hubert, a indiqué qu'aucun point presse journalier n'était prévu s'il ne se passait "rien de particulier".
Sur place, le pilote est notamment entouré par sa famille, Corinna, son épouse depuis 1995, ses deux enfants Gina Maria (16 ans) et Mick (14 ans). Mardi, son ami Jean Todt , président de la FIA et ancien directeur de la Scuderia Ferrari, où Schumacher a connu ses plus belles années, est venu à l'hôpital où il a passé deux heures. Il n'a fait aucune déclaration à la presse.
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Schéma illustrant le traumatisme crânien de Michael Schumacher
Les médecins et la direction du CHU sont confrontés à une pression très forte des journalistes venus du monde entier, qui campent depuis dimanche sur le parking de l'hôpital. Selon Sabine Kehm, attachée de presse, agent et biographe du pilote, "un homme déguisé en prêtre", sans doute un journaliste, aurait même tenté mardi de s'approcher de sa chambre. Mais cette information n'a pas été confirmée par l'hôpital.
Dans l'attente d'éléments nouveaux sur l'état de Michael Schumacher , les circonstances de l'accident nourrissent des interrogations.
Casque "brisé en deux parties"
Selon la direction de la station de Méribel (Savoie) et le parquet d'Albertville (Savoie), Michael Schumacher a heurté dimanche matin à grande vitesse un rocher de la tête, en skiant avec son fils Mick dans un secteur hors piste.
Son casque, qui a été "brisé en deux parties" lors du choc selon une source proche de l'enquête, n'a pas suffi à le protéger.
Mais d'après Sabine Kehm, Michael Schumacher "n'allait pas vite" au moment de l'accident. "Apparemment, son casque s'est cassé. Mais cela ne signifie pas que Michael skiait à grande vitesse", a-t-elle assuré.
D'après elle, Michael Schumacher "a buté sur une pierre en commençant un virage". "C'était un enchaînement de circonstances malheureuses", a-t-elle dit.
Mme Kehm a aussi affirmé que Michael Schumacher n'était pas seul avec son fils quand il a chuté, mais avec "un petit groupe d'amis". "Il n'allait pas vite, parce qu'il semble qu'il avait aidé un ami qui était tombé", a-t-elle précisé.
Une enquête a été ouverte sur "les circonstances et les causes de l'accident de ski", selon le parquet d'Albertville. Le choc s'est produit dans une "zone hors-piste sur laquelle des rochers étaient enfouis en partie, ou en totalité, sous la neige".
Michael Schumacher est à ce jour le pilote de Formule 1 le plus titré au monde, devant l'Argentin Juan-Manuel Fangio, avec 7 titres de champion du monde entre 1994 et 2004 et 91 victoires en Grands Prix.