Happy Birthday : |
© AFP/Frank Perry
Des voitures vintage sont photographiées dans le "Manoir de l' Automobile" à Lohéac en Bretagne
Le magnat de la presse Michel Hommell a mis son talent et son carnet d'adresses au service de l'automobile dans le village breton de Lohéac, où ce passionné a installé un vaste musée, deux circuits et une épreuve de rallycross renommée dans le monde entier.
Michel Hommell, bientôt 70 ans, reçoit dans son musée de Lohéac, le "Manoir de l'automobile", qui abrite pas moins de 400 modèles. Il a les yeux qui brillent lorsqu'il parle de ses voitures, de l'icône Enzo Ferrari dont le portrait trône dans le musée, ou encore de sa carrière de pilote de R8 Gordini dans les années 1960.
Mais son téléphone portable, qui sonne toutes les 10 minutes, lui rappelle qu'il gère un "empire", avec des dizaines de magazines, 150 personnes et plusieurs dizaines de millions d'euros de chiffre d'affaires.
Michel Hommell achète sa première voiture à l'âge de 18 ans, en 1962, une Renault de 1923, modèle "NN", pour la modique somme de 40 francs. Dès lors, il ne s'arrêtera plus, collectionnant "tout ce qui roule, avec quatre roues et un volant".
Après avoir écumé les circuits de France pendant trois ans, il doit choisir un métier: il lance en 1968 le magazine Echappement, qui deviendra la bible du sport automobile amateur.
En 1973, ce Nancéien d'origine débarque en Bretagne où il cherche une maison de campagne: ça sera Lohéac et une belle bâtisse du 17e siècle, aujourd'hui impeccablement restaurée.
© AFP/Frank Perry
Des voitures vintage sont photographiées dans le "Manoir de l' Automobile" à Lohéac en Bretagne
Dans le même temps, sa petite affaire prospère et la fortune vient avec des titres comme Télé K7 ou Télécâble Sat Hebdo.
"J'ai connu la multiplication des petits pains et j'ai pu acheter des voitures", résume-t-il avec le sourire.
Le musée abrite, dans un ancien corps de ferme, une collection allant de la 4L à la Ferrari, en passant par une surprenante Cadillac V16 des années 1930 ou encore une grille de départ complète avec des Formule 1.
"Un homme d'influence"
Mais la passion ne s'est pas arrêtée à l'acquisition de voitures.
Le premier rallycross de Lohéac est organisé en 1976. Depuis, tout le village et les environs s?investissent chaque année. Au fil du temps, Lohéac devient la Mecque du rallycross.
Michel Hommell fait venir les plus grands noms du sport auto: Jean-Pierre Beltoise , Henri Pescarolo , et plus récemment Sébastien Loeb. Son ami Jean Todt , aujourd'hui président de la FIA, fera aussi le déplacement.
© AFP/Frank Perry
Un mécanicine restaure une vieille voiture dans un garage du "Manoir de l' Automobile" à Lohéac en Bretagne
"Michel Hommell est un homme d'influence dans le bon sens du terme, c'est-à-dire dans le sens de l'intérêt du sport. Il a su préserver l'équilibre entre sport professionnel et amateur", explique Patrick Germain président de l'association du rallycross de Lohéac.
En septembre 2014, Lohéac organisera la 8e manche des tout premiers Championnats du monde de rallycross. La discipline, très spectaculaire, se déroule sur un circuit asphalte et terre. Le public est installé sur des talus ou des tribunes, comme dans une arène.
En 2013, le rallycross de Lohéac a rassemblé 72.000 personnes sur deux jours, et quelque 700 bénévoles.
Parallèlement, Lohéac se transforme, s'embellit, sa population double et compte aujourd'hui environ 700 âmes. "Je me suis occupé de redynamiser le village, les commerces, l'architecture", dit Michel Hommell avant d'ajouter: "pendant des années, je me suis substitué aux banquiers".
Dans les années 1990, une nouvelle aventure voit le jour: les automobiles Hommell. "Avec Echappement, nous avons lancé un questionnaire aux lecteurs en leur demandant de définir leur voiture de rêve", explique Michel Hommell.
© AFP/Frank Perry
Une Rolls Royce Phantom III (c) est exposée au "Manoir de l' Automobile" de Lohéac en Bretagne
Peu après la "Berlinette" une petite voiture sportive, sort de l'usine de Lohéac, l'ancienne laiterie du village. Puis vient la "Barquette", la RS et la RS2. Au total, 300 voitures sortiront de l'usine bretonne en 10 ans.
"On s'est arrêté car on a jamais réussi à atteindre l'équilibre financier", regrette Michel Hommell en citant la concurrence de firmes puissantes comme Lotus. Mais aujourd'hui, les collectionneurs s'arrachent les Hommell, cotées entre 20.000 et 50.000 euros.
Les projets de Michel Hommell désormais? "Consolider ce qui existe déjà". Et il aimerait bien refaire un peu de mécanique.