Happy Birthday : |
© AFP/Manan Vatsyayana
L'Allemand Sebastian Vettel
(Red Bull), soulevé sur les épaules du Français Romain Grosjean
(Lotus)(d) et de l'Allemand Nico Rosberg
(Mercedes)(g) après avoir remporté le Grand Prix d'Inde et son quatrième titre d'affilée de champion du monde de Formule 1 à New Delhi le 27 octobre 2013
En alignant quatre titres mondiaux d'affilée, depuis 2010, l'Allemand Sebastian Vettel , 26 ans, a peut-être mangé son pain blanc, car il a tiré le maximum d'une équipe Red Bull au budget infini et du génie d'un ingénieur, Adrian Newey, sans équivalent dans la F1 moderne.
C'est ce qu'espèrent ses rivaux, bien obligés pour l'instant de lui adresser des compliments. Ce jeune pilote souriant et décontracté fait désormais partie de la bande des quatre de la F1, avec Alain Prost , qu'il a rejoint au palmarès dimanche en Inde, le grand Juan Manuel Fangio , 5 titres dans les années 50, et bien sûr son glorieux aîné Michael Schumacher , 7 titres.
"Je ne réalise pas encore. Peut-être que je comprendrai plus tard, quand j'aurai 60 ans. Mais à ce moment-là, ça vous sera bien égal", a plaisanté Vettel dimanche soir, quand on lui a demandé ce que ça lui faisait de rentrer pour de bon dans le club des légendes de la F1.
"Tu l'as fait avec style", lui a dit Christian Horner, dimanche dans la radio de bord, après avoir assisté à une nouvelle démonstration de son pilote vedette. Parti en pole position, Vettel n'était que 16e au 3e tour, après s'être débarrassé au plus vite de son train de pneus tendres, trop fragiles. Puis il est remonté au classement, inexorablement, et a remporté son 36e GP de F1.
Le paddock "n'est pas une prison"
© AFP/Manan Vatsyayana
L'Allemand Sebastian Vettel
célèbre son quatrième titre de champion du monde de Formule 1 de suite après sa victoire au Grand Prix d'Inde à New Delhi le 27 octobre 2013
"+Seb+ est un grand fan de Michael (Schumacher) mais il a une personnalité différente. La gloire et la notoriété ne l'ont pas changé du tout, ajoute Horner, Team Principal comblé d'une équipe imbattable. Il tient à être heureux de se regarder dans la glace le matin. C'est très important pour lui, tout comme la manière dont il atteint ses objectifs".
La dernière fois que Vettel a perdu un championnat, c'était fin 2009, au Brésil, face à Jenson Button . Ce jour-là, Horner a compris qu'il tenait en Vettel, 22 ans seulement, un futur champion: "Il avait le coeur brisé, il était dégoûté, et pourtant il a été le premier à aller serrer la main de Jenson". Depuis cette date, Vettel règne sur le championnat du monde.
Le jeune roi du paddock aime son environnement de travail, comme il l'a encore expliqué dimanche soir: "Les gens se plaignent souvent du paddock, ce n'est pas mon cas. J'aime être ici, passer du temps avec des gens que je connais bien, réfléchir avec mes ingénieurs, rédiger des rapports techniques, parler avec des journalistes. Ce n'est pas une prison pour moi".
2014, fin du monopole?
Vettel réfute aussi l'appellation de "cirque" que certains donnent à la F1 et s'attend à un hiver de travail acharné, en raison de l'entrée en vigueur d'un nouveau règlement technique en 2014. Elle a été décidée au tout début de son règne, pas pour l'empêcher de gagner, mais pour des raisons purement politiques, et un peu écologiques.
Avec les futurs moteurs V6 turbo hybrides, "tout le monde va repartir d'une page blanche", souligne Fernando Alonso , le leader de la Scuderia Ferrari et dauphin depuis trois ans de l'insatiable Vettel. "Peut-être qu'ils (Red Bull) vont avoir tout juste d'entrée... ou peut-être qu'ils vont se planter, car ils n'ont pas été parfaits chaque année", espère Button, le dernier à avoir battu Vettel sur la durée d'un championnat.
"Tout le monde est très excité, je ne pense pas que Sebastian et Red Bull vont encore se promener. Ca va être intéressant", ajoute Button. C'est aussi l'avis de Bernie Ecclestone, le grand manitou de la F1, qui fête ce lundi ses 83 ans. "Bernie" a un intérêt direct à ce que le monopole de Vettel se termine: plus le jeune Allemand gagne, plus les audiences de la F1 baissent... et donc les revenus potentiels de Formula One Management (FOM). Affaire à suivre.