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La tête des pilotes de Formule 1 doit être protégée, mais comment? Après Ferrari, c'est Red Bull qui a présenté vendredi à Sotchi au début des essais libres du Grand Prix de Russie sa proposition... très diversement appréciée par les principaux intéressés.
"S'ils font ça, qu'ils aillent au bout de leur connerie" et qu'ils ferment le cockpit comme sur un avion de chasse, s'est enflammé Lewis Hamilton au sujet de l'"aéroscreen", pare-brise assez haut mais ouvert sur le dessus monté sur la Red Bull de Daniel Ricciardo pour un petit tour seulement, donc non chronométré.
"On a cette F1 cool, élégante, futuriste, et on y pose dessus un bouclier antiémeute", se révolte le triple champion du monde qui redoute que la F1 s'aseptise petit à petit et perde son aspect esthétique.
Car l'autre système, proposé par Ferrari, ne le satisfait pas non plus.
Cet arceau en carbone baptisé halo et qui ressemble à une auréole est fixé à la carrosserie derrière le volant et de part et d'autre du casque du pilote. C'est "une bonne idée sur le papier, mais Fernando (Alonso) n'aurait peut-être pas pu s'extraire de la voiture lors de son crash à Melbourne", selon Hamilton.
Le pilote McLaren, revenu "à 100%" de ses capacités physiques après l'accident australien qui lui a fait manquer le GP de Bahreïn pour des douleurs costales qui le handicapaient encore en Chine, estime lui qu'"il est important de trouver une solution".
- Sport à risques -
"Mais que ce soit la solution Ferrari, la Red Bull, ou quel que soit le choix de la FIA, ça n'a pas d'importance, tant que c'est la meilleure et celle qui convient le mieux à tout le monde", a assuré l'Espagnol.
Son ancien coéquipier chez Ferrari Sebastian Vettel est sur la même longueur d'onde: "ni l'une, ni l'autre (des solutions) n'est jolie mais le principal est que celle qui sera choisie fonctionne".
Les pilotes sont très largement favorables à l'introduction d'un système protégeant leur tête, même si Hamilton rappelle que historiquement la F1 est un sport dangereux. Et que lui est "prêt à prendre des risques".
Après l'accident mortel d' Ayrton Senna en 1994 à Imola, les montants du cockpit des F1 avaient été surélevés. La FIA les a encore relevés cette année à la suite de l'accident mortel de Jules Bianchi au Japon en 2014.
"C'est bien de voir que les équipes aident à trouver des idées et il est important pour nous de trouver la meilleure idée possible pour améliorer la sécurité", a commenté le pilote Williams Felipe Massa , lui-même victime d'un choc à la tête après un accident lors des qualifications du Grand Prix de Hongrie 2009 au volant d'une Ferrari.
- Histoires de flux -
Romain Grosjean , lui, a annoncé sa préférence: "Je suis plus en faveur du halo car le casque se refroidit" avec l'air, a expliqué le pilote français dont la Haas est motorisée par Ferrari.
Contrairement au halo, la canopée dévie le flux d'air par-dessus la tête du pilote. "C'est une sacrée structure qui va modifier l'aérodynamique", confirme Ricciardo.
Un des problèmes soulevés par l'aéroscreen est son impact sur la visibilité des pilotes, en particulier en cas de pluie.
Plusieurs solutions à court terme ont été avancées par Ricciardo. Un système de "tear-offs" -ces couches que l'on peut enlever une à une comme sur les visières des casques- qui seraient retirées lors des passages au stand, ou encore des enduits qui "disperseraient rapidement les huiles et les liquides".
Pour le spectateur, le casque du pilote sera plus difficile à voir, reconnaît-il.
Même très court, le test a été satisfaisant, selon le patron de l'écurie Red Bull Christian Horner. "Il n'y a pas eu de problème. Le son était un peu différent par rapport à lorsqu'il y a de l'air mais la visibilité était bonne selon Daniel. Ce dernier test est donc validé", a-t-il déclaré.
Sur l'aspect esthétique, Ricciardo rappelle que les règlements techniques introduits pour la saison 2009 avaient abouti à des monoplaces souvent jugées hideuses, "mais on s'y est habitués".
Le dernier mot reviendra à la FIA qui souhaite introduire un de ces systèmes dès 2017.