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© AFP/Marwan Naamani
Lewis Hamilton
et Sergio Pérez lors du GP de F1 de Bahreïn, le 21 avril 2013
Le GP de Bahreïn, dimanche en plein désert, a encore alimenté la polémique, dans le petit monde de la Formule 1, sur ces pneus Pirelli conçus pour contribuer au spectacle mais qui, selon certains experts ou pilotes retraités, aboutissent parfois à des courses "à la gomme".
Dans la fournaise bahreïnie, par des températures à ne pas mettre un pilote dehors (de 35 à 40°C, dans l'air et sur la piste), les 57 tours de course ont été menés à un train d'enfer et des quantités de dépassements se sont produits, partout sur le circuit de Sakhir, entre des pilotes chauds bouillants comme Sergio Pérez, Lewis Hamilton et consorts.
Sage précaution, Pirelli, fournisseur unique, avait décidé d'apporter à Bahreïn ses deux types de gommes les plus dures, les "Medium" et les "Hard", ce qui a permis à certains pilotes, plus soigneux que leurs camarades, de faire des relais de plus de 20 tours qui leur ont permis de rentrer dans les points sous le drapeau à damier.
C'est le premier aspect de la polémique: les pilotes de F1 sont-ils sur la piste pour gérer et préserver leurs pneus, comme des pilotes d'endurance capables d'enchaîner cinq relais de 45 minutes, avec le même train de pneus, pour remporter les 24 Heures du Mans ? Ou doivent-ils pouvoir attaquer à fond pendant une heure et demie, avec les pneus les plus performants possible ?
Les avis sont tranchés, certains comme Sebastian Vettel et Mark Webber , de l'écurie Red Bull championne du monde en titre, pensant qu'on "s'amuse moins qu'avant, car on ne peut pas attaquer à fond d'un bout à l'autre d'un Grand Prix". Ils le disent souvent depuis le début de cette saison 2013 entamée avec des gommes Pirelli globalement plus tendres, donc plus performantes sur un tour mais plus fragiles sur la durée d'un relais.
© AFP/
Résultats et classements du championnat du monde de F1 à l'issue du Grand prix de Bahreïn
Cela a abouti, récemment au GP de Chine, à une séance de qualification tronquée, certains pilotes, dont Vettel, choisissant de faire l'impasse sur la chasse à la pole position, pour garder des pneus frais pour la course où il a échoué au pied du podium. Le même Vettel a encore été précautionneux à Bahreïn, sauvant trois trains de pneus durs pour la course. Ce choix lui a permis de gagner.
C'est le deuxième volet de la polémique: les meilleurs pilotes sont-ils ceux qui sont capables de préserver leurs gommes tout en attaquant pour remonter au classement, comme l'ont parfaitement fait dimanche les pilotes Lotus, Kimi Räikkönen et Romain Grosjean , avec comme récompense une place sur le podium à côté de l'intouchable Vettel?
Le Finlandais aime ces pneus un peu imprévisibles, comme lui, et il les gère à la perfection. Ils lui permettent d'obtenir d'excellents résultats au volant d'une Lotus-Renault E21 à l'aise partout, bien équilibrée et pas trop exigeante pour ses pneus.
"Les pneus, c'est un sujet très politique, et je ne pense pas que les gens de Pirelli soient capables de faire plaisir à tout le monde", estime Kimi Räikkönen, pour qui "il y aura toujours quelqu'un pour se plaindre". A 33 ans, le champion du monde 2007 apparaît de plus en plus comme le philosophe du paddock, économe de ses mots mais pas avare de ses efforts en piste.
"Avant, on faisait plus d'arrêts au stand, parce qu'il fallait reprendre de l'essence, mais je ne suis pas sûr que les pneus de l'époque auraient pu durer plus longtemps (que les Pirelli 2013), donc finalement ça ne change pas grand chose", a ajouté Räikkönen, 180 GP au compteur et solide 2e du championnat, juste derrière Vettel. Grâce à ses pneus Pirelli, comme Vettel dimanche.