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© AFP/Tom Gandolfini
Les pilotes Mercedes Nico Rosberg
et Lewis Hamilton
, lors du Grand prix de Monaco, le 26 mai 2013
Grâce à un avocat brillant, capable de bien exploiter les quelques failles d'un dossier d'accusation compliqué, l'écurie Mercedes-AMG de Formule 1 s'est plutôt bien défendue jeudi devant le Tribunal International de la Fédération internationale de l'automobile (FIA).
Cela ne l'empêchera pas forcément d'être sanctionnée, quand la décision sera annoncée vendredi par la FIA, mais cette affaire des essais de pneus Pirelli, en mai à Barcelone, risque fort de se conclure par une décision plus symbolique que douloureuse, à ranger au plus vite dans les annales de la F1.
Au terme d'une journée entière d'explications très complètes au siège de la FIA, Place de la Concorde, et après avoir aussi entendu Ross Brawn, le Team Principal de Mercedes-AMG, le président Edwin Glasgow a jugé qu'il en savait assez sur cette affaire qui alimente la polémique depuis une réclamation de Red Bull Racing au GP de Monaco, fin mai.
Mercedes a été "avantagé" par ces trois jours d'essais, du 15 au 17 mai sur le circuit de Barcelone, a dit et répété l'avocat de la FIA, Me Mark Howard. Pour lui, l'écurie allemande a commis une double infraction, au règlement de la F1 qui interdit les essais en cours de saison, sauf avec une monoplace plus ancienne, et au Code Sportif de la FIA, qui garantit des compétitions "justes et équitables".
© AFP/MICHEL EULER
La salle d'audience du siège de la Fédération internationale de l'automobile, à Paris, le 20 juin 2013
Pendant plus de sept heures, pauses comprises, les discussions ont tourné autour de deux documents principaux, le règlement de la F1 et le contrat actuel entre la FIA et Pirelli régissant la fourniture exclusive de gommes italiennes aux écuries de F1, de début 2011 à fin 2013. Un contrat commercial qui n'a toujours pas été reconduit ou prolongé, ce qui inquiète beaucoup Pirelli.
Sanction "proportionnée" ?
Selon l'une des clauses de ce contrat, Pirelli doit organiser à sa guise, en cours de saison, des essais de pneus pour préparer la saison suivante. C'est le premier argument qu'a sorti Me Paul Harris, le défenseur de Mercedes-AMG, pour qui cette séance d'essais était "organisée par Pirelli et non par Mercedes qui s'est contenté de fournir voitures et pilotes, afin que ces essais soient significatifs, dans l'intérêt des autres écuries".
C'est l'argument-clé de la défense: la sécurité et le besoin de trouver une solution urgente aux déchapages (ndlr: perte de la bande de roulement d'un pneu) s'étant produit plusieurs fois en début de saison 2013. "C'était à la fois une demande de la FIA et de l'association des pilotes de Grand Prix (GPDA). Nous devrions être applaudis au lieu d'être accusés", a plaidé l'avocat britannique.
Ce tribunal siégeait pour la première fois depuis sa création en 2010. Ses membres ont ainsi pu entendre un autre avocat, le Français Dominique Dumas, leur expliquer, à la demande de Pirelli, qu'ils n'étaient "pas compétents" pour juger de ce qui ressemble, selon Me Dumas, à un différend commercial entre la FIA et le fournisseur exclusif des pneus de F1, Pirelli.
L'avocat de Mercedes, Me Paul Harris, a conclu en plaidant "la bonne foi" et en rappelant que le casier judiciaire de Mercedes est "totalement vierge", dans le domaine sportif. Il a aussi suggéré qu'en cas de décision défavorable, la sanction de Mercedes soit "proportionnée" à ce qu'il considère comme "une exception".
"Nous sommes prêts à nous excuser", a même dit Me Harris, pour qui Mercedes avait pris "toutes les précautions nécessaires", notamment l'accord oral, par téléphone, de Charlie Whiting, le directeur de course de la F1. Il a même été jusqu'à suggérer une sanction: que la FIA interdise à Mercedes de participer aux trois jours d'essais Jeunes Pilotes prévus en juillet à Silverstone.