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Impérial dimanche au GP de Belgique, Lewis Hamilton se rapproche inexorablement d'un troisième titre mondial qui lui permettrait de rejoindre Ayrton Senna dans la légende de la F1, tout en perpétuant un style de vie qui fait penser à James Hunt , grand fêtard devant l'éternel.
"Je n'ai pas changé de style de vie, c'est juste vous qui passez plus de temps à regarder ce que je fais", a répondu l'Anglais, jeudi, à un journaliste qui l'interrogeait sur ses vacances à la Barbade et aux Etats-Unis. Il y a eu la rumeur d'une liaison express avec la chanteuse Rihanna, et une rencontre avec l'acteur Jack Nicholson, avec un Lewis habillé en Gatsby le Magnifique.
Il y a eu des photos sur les réseaux sociaux, des commentaires plus ou moins positifs, surtout après une séance de ball-trap au fusil d'assaut, mais Hamilton n'a pas à se justifier. Il est libre, n'a plus d'agent, beaucoup d'argent, alors il fait ce qu'il veut, surtout au mois d'août. Et quand il reprend son travail, il est encore devant.
"Je viens de passer les meilleures vacances de ma vie. Ca m'a fait beaucoup de bien et je suis heureux comme jamais", a-t-il ajouté dimanche, après sa 39e victoire en F1. Il n'est plus qu'à deux succès de Senna (41), avec deux GP de moins au compteur (159 contre 161), et il l'a égalé à Spa au nombre des podiums: 80, soit une course sur deux, comme son idole de jeunesse.
- Mystique Hamilton -
Les points communs sont nombreux entre les deux champions. Le Brésilien trop tôt disparu était carrément mystique, le petit gars de Stevenage porte sa foi en bandoulière, surtout sur les podiums où il remercie souvent le Très-Haut pour la chance qu'il a de faire ce métier de pilote de F1, et de gagner autant de courses.
Sur la piste, l'enchaînement pole du samedi-victoire du dimanche, sans trop de suspense, rappelle la manière de Senna à la grande époque McLaren, dans cette écurie où Ayrton a raflé trois titres mondiaux. Cette écurie qui avait repéré Hamilton, très tôt, puis l'a fait débuter en F1 en 2007. Dès 2008, le premier titre mondial tombait dans l'escarcelle, suivi en 2014 du sacre chez Mercedes.
Hamilton est un phénomène et Nico Rosberg est en train de s'en rendre compte, à ses dépens. Il semble de moins en moins déçu de ses défaites, à la régulière. Il sera bientôt père de famille, comme Sebastian Vettel , Kimi Räikkönen, Felipe Massa et Romain Grosjean . "Ca aide à relativiser, à prendre du recul, à penser à autre chose", disait le Franco-Suisse dimanche après son dixième podium en 75 GP.
- Plaisir et performance -
Lewis soigne son image et ça plaît à Mercedes, qui l'a aussi embauché pour faire baisser la moyenne d'âge de sa clientèle. Il y a un autre parallèle avec un grand champion du passé, James Hunt , qu'il est en train de cultiver. Pour Hunt, le sexe était "le petit déjeuner des champions".
Ce Hunt fêtard, aux cheveux blonds, est quand même devenu champion du monde en 1976. Petite coïncidence, c'était face à Niki Lauda , qui est désormais l'un des deux patrons... d'Hamilton chez Mercedes. Ce même Lauda qui l'a débauché de chez McLaren pour le faire gagner dans une Flèche d'Argent.
Hamilton est obéissant alors il respecte à la lettre son contrat et fait exploser les statistiques. Il n'y a eu qu'une seule saison de rodage, marquée par une seule victoire en 2013 (Hongrie). Depuis, il pleut des victoires: onze l'an dernier, en 19 GP, et déjà six en 2015, en 11 courses.
Ca fait plus d'une fois sur deux, comme Michael Schumacher chez Ferrari, époque Baron Rouge, et Sebastian Vettel chez Red Bull. Ca montre bien que faire la fête, comme James Hunt , n'empêche pas de rouler vite et bien, comme Ayrton Senna . Ce n'est pas encore la synthèse parfaite entre le plaisir et la performance, mais ça y ressemble de plus en plus.