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© AFP/Mikhail Mordasov
Sebastian Buemi au volant d'une Torro Rosso pendant une démonstration de Formule 1 le 17 juillet 2011 à Sotchi (Russie)
Le circuit de Formule 1 en construction à Sotchi pour accueillir le premier Grand Prix de Russie en 2014, année des JO d'hiver dans cette station balnéaire, coûte cher et constitue un frein pour le sport automobile dans le pays, selon des experts.
Le président Vladimir Poutine a fait des grands événements sportifs une priorité, mettant tout son poids dans la balance pour l'organisation d'un GP de F1 dans cette ville au bord de la mer Noire. Il sera au calendrier de la F1, de 2014 à 2020, suite à un accord signé en 2010 par M. Poutine, alors Premier ministre, avec Bernie Ecclestone, le grand argentier de la F1.
Mais des experts et sportifs russes de haut niveau estiment que Sotchi est "loin de tout" et que les dépenses pour la F1 dans ce lieu de villégiature de la nomenklatura soviétique, en plein réaménagement pour accueillir les JO dans un an, se font au détriment d'autres catégories de sport automobile.
Le pilote de Formule 2 russe Ivan Samarine a ainsi regretté que les autorités russes se lancent dans la F1 alors que le pays a une expérience minime en matière de sport automobile, une discipline ignorée du temps de l'URSS.
Plutôt que d'organiser une "opération de prestige" couplée aux JO, la Russie aurait été, selon lui, mieux inspirée de construire d'autres circuits pour des courses nationales avant de s'aventurer dans la F1, une catégorie dans laquelle son seul représentant, Vitaly Petrov , n'est toujours pas sûr d'être conservé en 2013 par l'écurie Caterham.
Petrov avait suscité l'euphorie en décrochant en 2011 la 3e place du GP d'Australie sous les couleurs de Lotus-Renault -- premier podium de la Russie -- mais il pourrait bien être contraint de quitter la F1 en raison de difficultés à trouver des sponsors. La Russie risque du coup d'être absente du GP de Sotchi, confie à l'AFP Andreï Klechtchev, reporter du magazine Autoreview.
En dépit des efforts pour développer la F1 dans un pays où le hockey sur glace et le football sont les sports les plus populaires, la Russie peine à séduire des parraineurs pour la F1, à l'instar de la Chine qui accueille depuis 2004 un GP de F1 à Shanghai.
Retombées économiques importantes
L'organisation d'un GP coûtera à la Russie 40 millions de dollars par an, sans compter 200 millions de dollars pour la construction du circuit. Pour une épreuve par an, relève le quotidien Kommersant, qui estime cependant que le projet aura des retombées économiques importantes.
Mais aux yeux de M. Klechtchev, "il aurait été beaucoup plus utile de dépenser de telles sommes pour le karting ou d'autres courses automobiles" de niveau inférieur à la F1. D'autant que Sotchi, ville à 1.400 km au sud de la capitale russe, est "très loin des centres de développement du sport automobile" à Moscou et Saint-Pétersbourg, dit-il.
La Russie s'était retrouvée sans circuit automobile après le démembrement en 1991 de l'Union soviétique, qui en comptait trois dans d'ex-républiques de l'URSS, à Riga (Lettonie), Tbilissi (Géorgie) et Kiev (Ukraine).
© AFP/Alexander Nemenov
Bernie Ecclestone (g) et Vladimir Poutine, alors 1er Ministre, après la signature d'un accord pour l'inscription d'un GrP de F1 à Sotchi, le 4 octobre 2010
Par la suite, des courses ont été organisées sur des pistes en piètre état et ce n'est qu'au cours des cinq dernières années que des circuits automobiles modernes ont été aménagés, suscitant un intérêt accru auprès des jeunes pour le sport automobile, souligne M. Klechtchev.
L'année 2012 a été marquée par l'inauguration du circuit de Volokolamsk (120 km au nord-ouest de Moscou), un complexe moderne destiné aux sports mécaniques, qui a accueilli les World Series by Renault et une manche du championnat du monde moto de Superbike. En juin, ce circuit accueillera une manche du championnat du monde des voitures de tourisme (WTCC).
Le plus grand succès de la Russie en sport automobile n'en reste pas moins l'écurie Kamaz, seul fabricant de poids lourds au monde à avoir son équipe de rallye, qui a remporté les quatre dernières éditions du Paris-Dakar dans la catégorie camions. Et l'équipe Kamaz occupe la tête du classement général du Dakar 2013 à l'issue de la 9e étape.