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Il faut se méfier du sale caractère de Fernando Alonso : quand il est de mauvaise humeur le jeudi, les trois jours qui suivent sont souvent de très haut niveau. C'était le cas au GP de Chine, avec au bout une place méritée sur le podium, 3e derrière les Mercedes.
"C'était un bon week-end. Nous avons un peu amélioré la voiture par rapport aux trois premières courses, et on se sentait plus compétitifs. Mais monter sur le podium ici, c'est quand même une belle surprise", a dit le double champion du monde après ce dimanche façon 2012, quand avec une voiture moins rapide, mais fiable, il a entretenu le suspense jusqu'au tout dernier GP de la saison, face à un Sebastian Vettel mieux armé.
Après la conférence de presse, Alonso a clôturé avec panache l'ère Domenicali (2008-2014) en dédiant ce podium au gentil (trop ?) Stefano, son ami et ex-Team Principal, "le gars avec qui je skie toujours en janvier". Sans dire un mot de son successeur inconnu, Marco Mattiacci, arrivé fatigué vendredi matin dans le paddock de Shanghaï.
Alonso était énervé jeudi, puis très concentré sur son affaire vendredi matin (meilleur temps des premiers essais libres). Cinquième sur la grille de départ, derrière les deux Mercedes et les deux Red Bull, il savait qu'il avait une petite chance, alors il l'a saisie à pleines mains, après un départ fantastique de plus dans sa longue carrière.
"Au départ, j'ai tapé très fort contre Massa, alors j'ai demandé à mon équipe, à la radio, de vérifier la voiture. Ca allait et finalement j'ai eu la chance de pouvoir finir. J'espère que la prochaine fois le départ sera plus propre", a souri l'Espagnol, soutenu par des milliers de Chinois coiffés de casquettes Ferrari et agitant des drapeaux bleu ciel à croix jaune de templier, le blason de ses Asturies natales.
- 'On va se battre' -
Car Fernando est un seigneur, il le montre à chaque course, et c'est lui qui a fait le parallèle avec 2012, cette saison qui selon lui a été la plus aboutie de sa carrière, la plus pleine et la plus excitante, même sans titre mondial au bout. Il sait que sa nouvelle F14T souffre d'un petit déficit de performance et qu'il va falloir se battre avec d'autres armes, dont l'acharnement.
Alonso est aussi un passionné de cyclisme, il a même failli racheter l'équipe basque Euskaltel Euskadi. Quand ça ne rigole pas, quand il pleut ou quand ça monte, il met le nez dans le guidon et il roule, le plus vite possible, sans trop se préoccuper de ce qui se passe autour de lui. C'est aussi pour ça que les fans l'adorent et qu'il a plus de deux millions de "followers" sur Twitter, comme le club de football de Liverpool.
En fin de course, dimanche, les deux Red Bull sont restées à distance de la Ferrari N.14, le numéro fétiche de ses débuts en karting. Et même si Vettel n'avait pas retardé Ricciardo, plus rapide que lui, "on aurait pu rattraper Fernando, mais sûrement pas le dépasser car on était trop juste en ligne droite", a dit Christian Horner, le Team Principal de Red Bull.
"Je pense qu'on a bien géré cette course. Ca va nous donner une motivation supplémentaire pour la suite, pour qu'on continue à s'améliorer dans les deux prochaines courses", a conclu Alonso.
Justement, les deux prochains GP, ce sera en mai à Barcelone, devant ses fans, sur les lieux de sa dernière victoire en F1, l'an dernier, puis à Monaco, devant de nombreux "tifosi" de la Scuderia. Mais "Nando" ne s'emballe pas: "Il faut rester très calme, il y a encore beaucoup de chemin à faire et nous ne pouvons rien promettre pour Barcelone, où on aura peut-être de nouvelles pièces. La seule chose qu'on peut dire, c'est qu'on se donnera encore à 100% et qu'on va se battre".
On peut lui faire confiance.