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© AFP/Tom Gandolfini
Le pilote allemand de Red Bull, Sebastian Vettel
, champion du monde de Formule 1, après sa victoire au Grand Prix d'Abou Dhabi le 3 novembre 2013
L'Allemand Sebastian Vettel (Red Bull) a étrenné son quatrième titre mondial, dimanche à Abou Dhabi, par une nouvelle démonstration parfaite de son talent et de sa maîtrise, à 26 ans seulement: c'était la plus aboutie de ses 11 victoires cette saison, dont sept de rang.
"C'était incroyable. A certains moments, j'avais l'impression de voler. Par moments, mon rythme était effrayant", a dit Vettel en toute candeur après une arrivée triomphale, sous les yeux de ses parents, saluée par un feu d'artifice dans la nuit de Yas Marina, le circuit le plus bling-bling de la planète F1.
"+Seb+ était sur une autre planète aujourd'hui. Son premier relais annonçait un désastre pour nous", a souri Webber, résigné. A 37 ans et avec plus de 200 Grands Prix au compteur, l'Australien est encore très rapide (13e pole position samedi, devant Vettel), il a la même voiture, une RB9 à moteur Renault, mais arrive moins bien à gérer ses pneus et termine à 30 secondes... quand tout se passe à peu près bien.
En conférence de presse, Vettel semblait sous le choc de la performance qu'il venait de réaliser, comme s'il avait du mal à revenir sur terre après une heure et demie d'état de grâce, sur son nuage, sur un circuit qui lui réussit bien. C'est à Abou Dhabi que le jeune Vettel avait conquis son tout premier titre en 2010, à la surprise générale, face à Webber, Lewis Hamilton et Fernando Alonso .
© AFP/Karim Sahib
Le pilote allemand Sebastian Vettel
, champion du monde de Formule 1, au voland de sa Red Bull sur le circuit de Yas Marina à Abou Dhabi, le 3 novembre 2013
"Il n'y a pas de secret"
C'est aussi à Abou Dhabi que, parti des stands à cause d'un déclassement en qualifications, il a terminé troisième l'an dernier, au terme d'une remontée épique. C'est probablement dans cette course qu'il a gagné les trois précieux points lui ayant permis ensuite de coiffer sa troisième couronne au Brésil, face à un Alonso qui avait longtemps fait figure de favori pour le titre.
Ledit Alonso a terminé à l'hôpital un dimanche pour le moins agité. Il a dû y subir des examens de contrôle pour des douleurs dorsales après s'être envolé sur un vibreur en voulant dépasser la Toro Rosso de Jean-Eric Vergne , à dix tours de la fin. Il a terminé 5e, en étant parti 10e, et a consolidé sa place de dauphin de Vettel.
Le double champion du monde (2005, 2006), n'en peut plus de répéter que sa Ferrari est moins bonne que la Red Bull de Vettel, et que faire le maximum au volant ne suffit pas. Dimanche en début de course, avec les mêmes pneus tendres, Vettel tournait deux secondes au tour plus vite que les monoplaces de la Scuderia.
Vettel va aussi plus vite... en usant moins ses pneus, ce qui est a priori contradictoire: un premier relais de 14 tours dimanche, alors que ses principaux rivaux ont changé de gommes au 7e tour (Hamilton), au 8e (Webber et Grosjean) ou au 10e tour (Rosberg). Dans ce domaine encore, Vettel est très supérieur. "Il n'y a pas de secret", dit-il, et c'est encore plus inquiétant.
© AFP/Karim Sahib
Le pilote allemand de Red Bull, Sebastian Vettel
, champion du monde de Formule 1, célèbre sa 11e victoire de la saison, dont 7 d'affilée, sur le podium à Abou Dhabi le 3 novembre 2013
Comme "Schumi" en 2004
Webber et Alonso éjectés de la trajectoire, il n'y a plus que Michael Schumacher pour lutter, à distance, avec le Vettel version 2013, un grand cru. Le surnom de ses débuts, "Baby Schumi", n'a plus de sens. Il va bientôt falloir lui trouver un nouveau label, "Schumi 2.0" ou "Mega Schumi", à force de le voir pulvériser, l'un après l'autre, les temps de passage de son glorieux aîné.
Les sept victoires d'affilée, ça remontait au Schumacher de 2004, chez Ferrari. Sauf que c'était l'apogée de sa carrière, à plus de 30 ans, l'année de son 7e et dernier titre mondial. Le seul point commun, c'est que la Scuderia de Jean Todt et Ross Brawn était alors toute puissante, imbattable, comme l'armada Red Bull Racing de Christian Horner et Adrian Newey aujourd'hui.
Où s'arrêtera Vettel ? Personne ne le sait, même pas lui. C'est peut-être pour ça qu'il semble savourer chaque moment de bonheur sur la piste, chaque pole position, chaque victoire, chaque titre, et qu'il prend le temps d'en parler après, avec un luxe de détails et une pointe d'émotion. "Peut-être, quand je serai plus vieux, je réaliserai...", a redit Vettel dimanche, sous un ciel étoilé.