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Deux projets de cockpits semi-fermés sont actuellement à l'étude en Formule 1, baptisés "halo" et "canopée", en prévision de 2017, pour améliorer encore la sécurité des pilotes, un enjeu de première importance comme l'a montré l'accident de Fernando Alonso dimanche à Melbourne.
C'est l'une des bonnes nouvelles de ce Grand Prix d'Australie, qui a ouvert la saison 2016 de F1: Alonso est encore vivant, alors qu'il a tapé très fort dans le Virage 3 après avoir accroché la Haas du Mexicain Esteban Gutiérrez.
"L'homme le plus chanceux du monde", a titré en Une, lundi, le quotidien australien Herald Sun, une photo de sa monoplace concassée à l'appui. Alonso a même twitté une photo de lui en train de le lire, confortablement installé dans l'avion qui le ramenait en Europe.
Choqué mais quasiment indemne (genou endolori), le double champion du monde espagnol sait qu'il a "grillé une des vies" qui lui restaient, après plus de 250 grands prix de F1 depuis 2002. Il a pris soin de remercier publiquement la Fédération internationale de l'automobile (FIA) qui a obligé les écuries à renforcer les cockpits cet hiver.
Le dossier, à la FIA, est depuis plusieurs mois entre les mains du Français Laurent Mékiès, ancien ingénieur de piste chez Toro Rosso devenu le "Monsieur Sécurité" de la fédération. Il y a bien un projet de cockpit semi-fermé à l'étude, avec deux versions. une dite "halo", constituée d'un trépied au dessus du casque proposé par Ferrari et Mercedes, et une version dite "canopée", avec une visière façon hors-bord imaginée par les ingénieurs de Red Bull.
- La VSC, après Bianchi -
Tout est parti, malheureusement, de l'accident fatal du Français Jules Bianchi au GP du Japon 2014. Plusieurs mesures significatives ont été prises depuis, dont une, la Voiture de Sécurité Virtuelle (VSC), aurait probablement permis de lui sauver la vie.
La VSC est un moyen immédiat et efficace de contrôler et de limiter la vitesse des monoplaces sur une portion de circuit jugée dangereuse, signalée par des double drapeaux jaunes, suite par exemple à une sortie de piste, une fuite d'huile, des débris sur la piste ou une averse très localisée.
Sans attendre la sortie d'une voiture de sécurité réelle, pour ralentir le peloton, la VSC indique aux pilotes, dans leur cockpit, qu'il faut ralentir sur cette portion bien précise, et peut servir de preuve pour que la direction de course pénalise ensuite les pilotes qui ne respectent pas cette limitation de vitesse.
Le cockpit, c'est le sujet du moment, avec des partisans et des opposants. "Le +halo+ ne gêne pas la visibilité", a dit Kimi Räikkönen, le Finlandais de chez Ferrari, après l'avoir brièvement testé lors des essais hivernaux de Barcelone, le 3 mars. "Si ça peut sauver des vies, il faut l'utiliser", a ajouté son coéquipier allemand, Sebastian Vettel .
"Si les pilotes ont peur de se faire mal, il faut qu'ils aillent faire autre chose", a jugé Jacques Villeneuve , le champion du monde 1997. Quant à Nico Hülkenberg, le pilote Force India vainqueur des dernières 24 Heures du Mans, dans une Porsche 919 Hybrid à cockpit fermé, il trouve que "les courses de monoplace, ça doit continuer à se faire avec des cockpits ouverts".
Le débat a été relancé dimanche par l'accident effrayant d'Alonso, certains estimant qu'un "halo" n'aurait rien changé, vu les caractéristiques de sa sortie de piste ultra-violente, et d'autres qu'il aurait peut-être gêné l'Espagnol pour sortir de sa McLaren pulvérisée. Un avis que ne partage pas son coéquipier Jenson Button , pour qui il faut continuer à réfléchir sur ce sujet sensible.