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© AFP/Alexander Klein
Le pilote de Formule 1 Nico Rosberg
à Monaco le 26 mai 2013
Fils de Keke, champion du monde de Formule 1 en 1982, Nico Rosberg a continué à se faire un prénom dimanche, en remportant un Grand Prix de Monaco compliqué (un drapeau rouge, deux sorties de la voiture de sécurité) dans lequel sa victoire n'a jamais fait aucun doute.
Le blond Nico, 28 ans dans un mois, a déjoué tous les pièges d'une piste qu'il connaît comme la poche de sa combinaison Mercedes, car il a été élevé par sa mère en Principauté, entre deux courses de karting ou de F3, où il arrivait en fourgon blanc ou en jet privé, selon la distance et l'agenda du paternel.
Ce 71e GP de Monaco était pour lui, il le sentait, alors il a imprimé son rythme à chaque séance d'essais libres, a signé sa troisième pole position d'affilée en 2013, puis n'a jamais perdu le contrôle de la course. De quoi inspirer le respect de ses rivaux de chez Red Bull, qui ont vite compris que c'était son jour.
Trente ans et 11 jours après la victoire de Keke en Principauté, Rosberg Junior a gagné en champion, menant de bout en bout et sachant tirant parti, avec un peu de réussite, des incidents qui auraient pu perturber sa marche triomphale vers une deuxième victoire (après la Chine 2012) en 132 GP de F1 disputés depuis 2006
"Tout s'est passé parfaitement. J'ai un peu raté mon départ, mais je m'en suis bien sorti. La voiture était très efficace et les pneus ont bien résisté, c'était vraiment la clé de cette victoire", a dit Nico en conférence de presse, puis il a conseillé aux journalistes d'aller voir Pirelli pour en savoir plus sur ses essais de pneus à Barcelone, après le GP d'Espagne.
A Barcelone, justement, Rosberg était parti en pole position, comme à Bahreïn lors du GP précédent, mais avait terminé 6e "à 70 secondes du vainqueur (Alonso)", à cause de la dégradation de ses gommes italiennes. "J'avais ça dans un coin de ma tête, je me disais: est-ce que les pneus vont tenir, cette fois-ci ?", a confié Nico.
Les pneus ont bien tenu, sur un circuit moins abrasif que d'autres, par une température clémente (20°C) et grâce aux trois petits entractes (un drapeau rouge, deux neutralisations) qui ont fait durer le plaisir jusqu'à la durée moyenne d'un film projeté au Festival de Cannes: 2 heures et 20 minutes de course intense, devant une jolie brochette de stars de cinéma.
"Bravo Nico", a dit Sebastian Vettel , beau joueur et ravi de sa récolte dominicale: 18 points de plus, contre six pour Alonso et un seul pour Kimi Räikkönen, victime d'un dernier assaut raté de l'impétueux Sergio Pérez. "Pour gagner ici, il faut faire un sans-faute, c'est ce que Nico a fait", a ajouté Webber, deux fois vainqueur en Principauté.
L'autre enseignement de ce GP de Monaco, c'est que Lewis Hamilton , comme espéré par les responsables de Mercedes-AMG quand ils l'ont convaincu de succéder à Michael Schumacher , est en train de tirer Nico Rosberg vers le haut, sans que cela pose, en tout cas pour l'instant, de problème de cohabitation ou de rivalité entre les deux compères.
Depuis son arrivée cet hiver, le champion du monde 2008 prend ses marques dans une écurie que Rosberg connaît par coeur, depuis 2010, et le fait de se retrouver parfois derrière lui, aux essais ou en course, ne lui fait ni chaud ni froid. Hamilton est intelligent, il connaît la course automobile et il sait que Mercedes progressera plus vite si l'entente reste cordiale avec Rosberg.
Dimanche, sur un circuit où les dépassements sont délicats, voire même périlleux, Hamilton, moins à l'aise que Rosberg ce week-end, a choisi de le protéger en début de course, ce qui a calmé les ardeurs des pilotes Red Bull et posé les bases d'un joli résultat: la dernière fois qu'une Flèche d'Argent avait gagné à Monaco, c'était en 1937. Keke Rosberg n'était même pas né.