Happy Birthday : |
© AFP/Mohammed al-Shaikh
Un manifestant exhibe une pancarte contre le GP de Bahreïn de F1 prévu dimanche lors d'un rassemblement anti-régime, le 17 avril 2013 à Isa Town
Les préparatifs du Grand Prix de Formule 1 de Bahreïn, prévu dimanche, ont continué jeudi, sur le circuit de Sakhir, pour le petit monde de la F1, et à Manama, pour les opposants au régime qui manifestent depuis 2011 pour obtenir des réformes constitutionnelles.
Le GP de Bahreïn est "un événement national auquel 77% de la population est favorable, selon un sondage Nielsen", a affirmé jeudi le président du Bahreïn International Circuit (BIC), Zayed Alzayani. Il a mentionné "des incidents mineurs" mais estimé qu'il n'y avait "aucune menace directe pour la course", lui qui espère 25.000 spectateurs dimanche", dont 93% de résidents de Bahreïn et de Saoudiens.
"Quelle que soit la cause que vous défendez, vous n'avez pas le droit de déranger le cours normal des choses. Ce n'est pas de la démocratie, c'est du terrorisme", a jugé M. Alzayani. D'après Al-Wefaq, le principal mouvement d'opposition, une centaine d'arrestations ont eu lieu depuis début avril et 29 personnes ont été blessées lors d'affrontements entre police et manifestants.
Dans l'enceinte du circuit, surveillé à distance par plusieurs voitures de police et quelques véhicules blindés postés sur l'autoroute venant de Manama, la rituelle conférence de presse FIA du jeudi n'a pas donné lieu à de grandes déclarations de la part des six pilotes invités à s'exprimer. Aucun n'a fait le moindre commentaire sur la situation dans le pays.
Le grand absent était l'Australien Mark Webber , 36 ans, qui prendra dimanche sur le circuit de Sakhir, dans une Red Bull, son 200e départ en F1, onze ans après ses débuts au GP d'Australie 2002 dans une Minardi. Seuls deux pilotes du plateau 2013 ont fait mieux: l'Anglais Jenson Button (McLaren), qui en est déjà à 230 GP, et l'Espagnol Fernando Alonso , qui a passé en Malaisie le cap des 200 week-ends de F1.
HRW dénonce des abus
Pendant ce temps, autour de Manama, les opposants au régime continuaient à manifester leur mécontentement, notamment dans les villages chiites, selon des témoins. L'organisation Human Rights Watch (HRW) a dénoncé des arrestations "arbitraires" de militants dans des localités proches du circuit.
HRW a aussi déploré le silence des organisateurs du GP face aux "abus en matière de droits de l'Homme (à Bahreïn) qui semblent être directement liés à la course".
"Ce qui est gênant pour les organisateurs de F1, c'est que leur compétition à Bahreïn est désormais source de mécontentement populaire" dans un pays qui "refuse ou est incapable d'introduire des réformes significatives", ajoute HRW dans un communiqué jeudi.
Des photos et des vidéos ont été mises en ligne, montrant des personnes cagoulées mettant le feu à des pneus pour bloquer la circulation sur un pont à l'entrée de Sitra, à l'est de Manama, et sur un autre pont reliant Manama à Muharraq, la deuxième grande île de l'archipel.
Ces actions ont été revendiquées sur Twitter par le Collectif du 14-Février, un groupe radical clandestin qui mobilise ses partisans pour une série de protestations baptisées "Volcan de colère". Ces troubles n'ont cependant pas perturbé l'accès au circuit de Sakhir.