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© AFP/Patrick Kovarik
Le Français Olivier Panis
lors de sa victoire au GP de Monaco, le 19 mai 1996
Quatre Français seront au départ dimanche du Grand Prix de Monaco de Formule 1, dans les rues de la Principauté où leurs compatriotes ont souvent brillé, mais où cinq pilotes tricolores seulement ont réussi à gagner depuis la création du Championnat du monde de F1 en 1950.
L'histoire des Français au GP de Monaco se résume à quatre périodes distinctes: les précurseurs, comme Louis Chiron , Jean Behra et Maurice Trintignant , les défricheurs, comme Jean-Pierre Beltoise et Patrick Depailler , le professeur Alain Prost (4 victoires) et le dernier Français vainqueur d'un GP de F1, Olivier Panis en 1996.
Trintignant, le précurseur:
Surnommé "Pétoulet", Maurice Trintignant , oncle de l'acteur Jean-Louis, était pilote Ferrari en 1955 quand il a été le premier Tricolore à s'imposer en Principauté, dans le cadre du Championnat du monde, puis il s'est imposé à nouveau en 1958 à Monaco, dans une Cooper-Climax. Ce sont les deux seuls GP de F1 qu'il a remportés, en 81 départs, lui qui avait été déclaré cliniquement mort en 1948 après un grave accident au GP de Suisse.
Beltoise, miracle sous la pluie:
Quand Jean-Pierre Beltoise a gagné sous la pluie à Monaco en 1972, dans une modeste BRM, c'était une sorte de miracle, grâce à des conditions météo un peu exceptionnelles et au fait que, sous la pluie, l'ex-multiple champion de France de moto (11 fois) était moins handicapé par son bras à la mobilité réduite, suite à un accident de moto. Beltoise n'a remporté qu'un seul GP de F1, sur 86, et s'est ensuite reconverti en défenseur des automobilistes.
Depailler, trajectoire brisée:
Dans la belle histoire de la F1 à la française, Patrick Depailler a écrit quelques jolies pages dans les années 70, surtout chez Tyrrell, grâce au soutien du pétrolier Elf, et c'est dans une voiture bleue de l'oncle Ken qu'il s'est imposé à Monaco, en 1978, avant de récidiver en 1979, au GP d'Espagne, dans une Ligier. Comme Trintignant, il n'a gagné que deux fois en F1, pour 95 départs, et sa carrière a pris fin tragiquement en 1980 lors d'essais privés à Hockenheim, dans une Alfa Roméo.
Prost, le professeur:
© AFP/J.J Sauciat
Le Français Alain Prost
, lors de sa victoire au GP de Monaco le 3 juin 1984
Le style de pilotage nécessaire à Monaco, "tout en douceur", comme le décrivait Jackie Stewart en 1971, a toujours été l'un des facteurs de réussite du "Professeur" Alain Prost , quatre fois champion du monde de F1 et quatre fois victorieux à Monaco, à chaque fois dans une McLaren. La dernière victoire, en 1988, a été obtenue au début de sa rivalité hors-normes avec son coéquipier Ayrton Senna . Le Brésilien est ensuite devenu le recordman de victoires (6) en Principauté, dont cinq d'affilée entre 1989 et 1993.
Panis, le dernier vainqueur:
Le Grenoblois a touché son Graal et remporté sa seule victoire en F1, en 1996, dans une Ligier à moteur Mugen-Honda, au bout d'une course épique, sous le déluge, terminée par six voitures dont trois seulement en état de rouler. Les quatre Mousquetaires du plateau 2013 de F1 venaient de naître et la plupart se souviennent surtout de cette course parce qu'on leur en parle chaque année au mois de mai. Seul le petit Charles Pic , six ans, y était, dans les tribunes de la Piscine. Dix-sept ans plus tard, il est conseillé par Panis.