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Le propriétaire des Miami Dolphins, équipe de la Ligue nationale de football américain (NFL), et l'Etat du Qatar vont tenter de prendre le contrôle de la Formule 1, affirme le Financial Times dans son édition de mercredi.
L'Américain Stephen Ross et le fonds Qatar Sports Investment (QSI) envisagent de racheter 35,5% de Delta Copco, la holding financière qui encaisse les revenus commerciaux de la discipline reine des sports mécaniques. Cette part est détenue par le fonds CVC Capital. Les revenus sont générés et gérés par Formula One Management (FOM), la société dirigée par Bernie Ecclestone.
Si ce projet se confirme, les prochaines semaines seront cruciales pour l'un des sports les plus médiatisés au monde, grâce à 20 Grands Prix étalés entre mars et novembre sur toute la planète.
Un sport qui, depuis 2014, vit cependant une crise sans précédent depuis la création de son Championnat du monde en 1950, en raison notamment d'un manque d'intérêt sportif flagrant et d'une audience globale en baisse.
Pourquoi le Qatar?
Un peu ébranlé par le scandale de corruption à la Fifa lié à l'attribution du Mondial-2022, propriétaire du Paris Saint-Germain et passionné de longue date par les sports mécaniques (MotoGP, rallye), le Qatar, via son fonds d'investissement QSI, s'est rapproché récemment de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) qui a organisé à Doha, fin 2014, son gala de fin d'année. Le puissant Etat du Golfe est aussi actionnaire du groupe Volkswagen dont l'une des marques les plus fortes, Audi, réfléchit à la F1 depuis plusieurs mois, soit en fournissant des moteurs à l'écurie Red Bull, soit en la rachetant. Le Qatar est aussi candidat à l'organisation d'un GP de F1, comme ses voisins Bahreïn et Abou Dhabi.
Pourquoi un investisseur américain?
Les Etats-Unis sont peuplés de millions de fanatiques de sports mécaniques (Nascar, Indycar) et la F1 est en train de reprendre pied sur un continent qu'elle a longtemps négligé. Le nouveau GP des USA, à Austin, attire les foules depuis 2012 et une écurie américaine, Haas, va rejoindre les rangs de la F1 en 2016. Deux grosses sociétés américaines, Liberty Global et Discovery Communications ont tâté le terrain l'an dernier, sans résultat. Stephen Ross (RSE Ventures), propriétaire des Miami Dolphins (NFL), a les moyens de ses ambitions, surtout s'il est soutenu par les riches Qataris.
Pourquoi CVC vendrait-il?
Le fonds CVC Capital Partners, qui avait investi en F1 en 2006, ne détient plus que 35,5% de la holding financière de la F1, Delta Copco, car il a déjà vendu une bonne partie de ses actions en 2012, à Waddell & Read, un fonds américain (21%), au fonds BlackRock et à une banque norvégienne. Si Stephen Ross et QSI misent 4 à 5 milliards de livres (5,6 à 7 mds d'euros), pour un tiers du capital, ce sera pour CVC l'une des plus belles opérations de l'histoire du sport, et même de la finance, selon la City de Londres.
Que deviendrait Bernie Ecclestone?
Le grand argentier de la F1 affirmait mercredi matin dans la presse britannique qu'il était prêt à céder lui aussi ses dernières parts de la F1, soit les 5% qu'il a conservés par précaution. Ce sera peut-être son dernier "deal", à 84 ans, mais "Bernie" se voit bien "rester aux commandes un moment, pour assurer la transition". Vers ce qui sera forcément une F1 revue de fond en comble par ses nouveaux propriétaires, en accord avec Mercedes (Daimler-Benz) et surtout Fiat-Chrysler, propriétaire de la Scuderia Ferrari.
Qui serait le nouveau patron?
Victime d'une chute du nombre de spectateurs et des audiences en raison du passage à la télé payante et de la domination des pilotes Mercedes-AMG sur la piste depuis 2014, la F1 a besoin d'hommes et d'idées neuves pour inventer un nouveau modèle (marketing, sportif et technique). Les candidats ne manquent pas mais un nom est sur toutes les lèvres car susceptible de remettre un peu d'ordre dans le paddock: Ross Brawn, ex-directeur technique de Benetton, Ferrari, Honda, Brawn GP et Mercedes. L'ingénieur anglais est expérimenté, compétent, rusé et respecté. Il rêve de sortir de sa retraite dorée.