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Le Circuit Paul Ricard, où trois écuries ont procédé lundi et mardi à des essais de pneus pluie, retrouve l'ambition et rêve d'accueillir à nouveau des courses de F1 après une parenthèse d'un quart de siècle si un Grand Prix de France revenait au calendrier.
"Tout est envisageable", assure Stéphane Clair, le directeur général de ce circuit historique totalement rénové.
Le GP de France au Paul Ricard, c'était entre 1971 et 1990 --avec quelques passages à Dijon-Prenois--, il y a 26 ans déjà. La dernière séance d'essais F1 y a eu lieu en mai 2008, juste avant le tout dernier GP de France à Magny-Cours, près de Nevers. Depuis, plus rien, sauf des démonstrations de F1 par d'anciens champions.
"On sait qu'on peut accueillir jusqu'à 50.000 personnes par jour, c'est réaliste. Ca nous semble être la bonne jauge pour un GP de France", poursuit M. Clair, qui n'exclut pas une entente avec l'autre circuit français de Magny-Cours pour l'organisation d'un GP de France: "Ca peut être un match ou chacun son tour. On ne se ferme aucune porte".
"Il faut trouver un équilibre financier. Les collectivités locales sont au travail pour remonter un dossier, et le gouvernement ne met pas de frein", poursuit le jeune patron du circuit varois, qui dit en avoir parlé à Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie et des Finances.
- Arrosage -
"On sait que les retombées d'un GP de F1 seraient de 100 millions, pour 15 millions d'argent public investi, donc c'est tout à fait rentable", veut croire M. Clair, qui a eu un petit avant-goût lundi et mardi de ce que pourrait être un GP de France sur le nouveau Paul Ricard, grâce aux essais de pneus pluie de trois écuries.
Invitées par le fabricant de pneus Pirelli, Ferrari, Red Bull et McLaren ont sauté sur l'occasion de sortir des ateliers pour commencer à préparer la prochaine saison de F1. Avec des modèles 2015, certes, mais "on retire toujours quelque chose d'une journée comme celle-là", a reconnu Kimi Räikkönen, champion du monde 2007, avant de quitter le circuit varois en jet privé.
Ce qui a attiré Pirelli, c'est que le Paul Ricard est "le seul circuit de Grade 1 doté d'un système d'arrosage", bien pratique pour tester les pneus pluie. Un circuit de compétition "où on peut aller à plus de 300 km/h, avec des dégagements suffisants".
Après dix minutes d'arrosage, grâce à des disperseurs répartis tous les dix mètres, les F1 font six à sept tours dans des conditions d'adhérence stables. Puis elles rentrent au stand, le temps d'arroser à nouveau.
- Vélos -
"Ca fait trois millions de litres d'eau de pluie par jour, que nous récupérons aux trois quarts dans le lac, et qui sont ensuite repompés et réinjectés dans le système", précise Clair, selon qui "c'est quasiment un circuit fermé".
Stoffel Vandoorne, pilote de réserve McLaren-Honda, s'est fait "une ou deux chaleurs" sur les 3,5 km de cette piste glissante: "Ca fait partie du processus", sourit le jeune Belge, qui avait déjà roulé au Castellet, dans une Formule Renault, "sur le grand tracé".
Le grand tracé, c'est celui qui a été utilisé pour le retour du Bol d'Or moto, en septembre, avec la fameuse ligne droite du Mistral: 75.000 spectateurs en deux jours. "Les gens savent que le circuit est à nouveau ouvert. Plus d'une fois par mois, on peut venir au circuit assister à un événement. C'est un virage stratégique", résume Clair, qui vient de lancer un "Club Paul Ricard".
L'an dernier, en cumulé, le circuit a accueilli 300.000 spectateurs. 20 rendez-vous sont prévus en 2016, avec toutes sortes de bolides: camions, berlines du WTCC, voitures anciennes (Tour Auto, 10.000 Tours), motos et même des... vélos avec une course d'endurance en mai.