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La Suissesse Simona de Silvestro, ex-pilote d'Indycar aux Etats-Unis, espère arriver un jour en Formule 1, et si possible dès 2015 dans une Sauber, a-t-elle confié vendredi en marge du GP d'Espagne.
"J'ai toujours rêvé de F1, cela a toujours été mon objectif ultime. Il fallait que j'attende la bonne opportunité", a-t-elle confié lors d'un point presse très suivi sur le circuit de Catalogne.
"C'est vraiment spécial, surtout au sein d'une écurie aussi compétente", a-t-elle ajouté au sujet de l'écurie suisse, l'une des deux seules en F1, avec Williams, à être dirigée par une femme, l'Autrichienne Monisha Kaltenborn.
La Suissesse de 25 ans a en effet pu réaliser une partie de son rêve fin avril en pilotant une Sauber C31 de la saison 2012, sur la piste privée de Ferrari à Fiorano, car la Scuderia fournit ses moteurs à Sauber.
"Je pensais que ce serait un cran au dessus d'une monoplace d'Indycar, en fait c'est dix crans au dessus, au niveau du freinage et des accélérations. Le test s'est très bien passé, c'était l'une des meilleures séances d'essais de ma vie. La prochaine fois ce sera fin juin sur le circuit espagnol de Valence, qui est un peu plus rapide".
La dernière femme au départ d'un GP de F1 a été l'Italienne Lella Lombardi en 1976. Puis sa compatriote Giovanna Amati n'a pas réussi à se qualifier, dans une Brabham, pour le GP du Brésil 1992. La Britannique Susie Stoddart, épouse du patron de Mercedes-AMG, Toto Wolff, est actuellement pilote d'essai de Williams F1.
- 'Mon entraînement a changé' -
Une femme en F1, "ça n'est plus arrivé depuis 25 ans, mais je ne ressens pas de pression particulière à cause de ça. J'ai souvent été devant en Indycar, je suis montée sur le podium (ndlr: à Houston en 2013) et j'ai déjà prouvé ce que je valais comme pilote. C'est ça le plus important", estime de Silvestro.
"Mon but, c'est d'être sur la grille d'un GP de F1 l'année prochaine, et je ne vois pas pourquoi je n'y arriverais pas. Mon entraînement a changé, je fais plus de cardio et je travaille différemment sur le haut du corps: nous avons la direction assistée en F1, et pas en Indycar, mais je souffre plus de la nuque et du cou, car il y a plus de "G" (ndlr: forces latérales) dans les courbes au volant d'une F1".
De Silvestro a participé quatre fois aux fameux 500 miles d'Indianapolis (14e en 2010, 17e en 2013). Elle est bien placée pour comparer les deux formules: "La F1, c'est différent de l'Indycar, mais on ne peut pas dire que c'est plus ou moins facile. Et piloter une voiture de course à la limite sera toujours difficile".
Désormais intégrée à l'équipe Sauber F1, de Silvestro va suivre de près la saison de F1, dans le garage de l'écurie suisse: "Je ne connais pas les circuits de F1 et c'est mon principal handicap, car faire du simulateur est très différent de piloter une F1 pour de vrai".
"Apprendre comment ça fonctionne en F1, c'est plus important pour moi que de rouler dans une monoplace de GP2. C'était un risque pour moi, de quitter les USA où j'ai fait l'essentiel de ma carrière, mais ce genre de chance ne se présente qu'une seule fois dans une vie, donc je vais tout faire pour la saisir. Si tout se passe bien, ça arrivera".
La Suissesse sait aussi que sa présence en F1 doperait les audiences mais que beaucoup de baquets de F1 sont payants: "J'ai des sponsors qui me suivent depuis plusieurs années, ils savent que mon objectif est la F1. Il y a sûrement d'autres opportunités qui peuvent se présenter...", a-t-elle conclu. Puis elle repartie dans le stand Sauber, pour suivre les essais libres sur les écrans de contrôle.