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Le président de Renault Sport F1, Jérôme Stoll, "aime bien la France qui gagne" et espère que l'écurie qu'il dirige pourra "redonner de l'ambition" aux Français, a-t-il expliqué à l'AFP avant l'ouverture de la saison de F1, dimanche à Melbourne:
Question: Quels ont été les moments marquants de ce "retour" de Renault en F1, avec une écurie à part entière, suite au rachat de Lotus?
Réponse: "A partir du jour où on a officialisé le rachat, à la mi-décembre, on a commencé à recevoir des CV et tout le monde s'est remis à travailler pour qu'on soit prêts aux essais de Barcelone. Il y a aussi l'aspect +corporate+, avec la présentation du 3 février (en région parisienne): Carlos Ghosn, notre président, était là pour montrer l'importance de cette décision dans le cadre de la stratégie du groupe Renault. Le message est bien passé car il était clair, cohérent, consistant et compréhensible, aligné sur l'histoire de l'entreprise en compétition. Car Renault n'a jamais quitté la F1".
Q: Les bons résultats financiers de Renault en 2015 ont-ils facilité la décision?
R: "Avoir des comptes historiquement bons (en 2015), ça aide, mais l'objectif fixé par notre président était clair: ça ne doit pas nous coûter plus cher qu'en étant simplement motoriste (depuis 2012, ndlr). C'est ce qui se passe. L'équation économique est comparable, car en tant qu'écurie nous avons accès aux droits (commerciaux) de la FOM (Formula One Management, la société qui gère les droits commerciaux de la F1 sous la direction de Bernie Ecclestone). Mais le retour d'image en tant qu'équipe est bien meilleur, ça n'a rien à voir avec celui d'un motoriste".
- 'Ca passe ou ça casse' -
Q: Est-ce que tout a vraiment failli capoter fin novembre au GP d'Abou Dhabi, comme l'a révélé Alain Prost ?
R: "C'était la dernière étape dans un processus de décision. Le président (Ghosn) avait dit: +ça passe ou ça casse+, donc on était un peu tendus tout le week-end. Jusqu'au mardi suivant, je ne savais pas quelle serait sa décision, même si j'ai dit le dimanche soir à nos équipes que j'étais raisonnablement optimiste".
Q: Qu'est-ce qui vous a le plus satisfait ou impressionné cet hiver?
R: "C'était la capacité des équipes, surtout à Enstone (l'usine Lotus, ndlr), à se remobiliser sur leur sujet en ayant gardé un +fighting spirit+ malgré les épreuves traversées à titre personnel. Certains mois, ils n'étaient pas payés. Le problème était critique pour beaucoup d'entre eux. A la fin de la saison 2015, il n'y avait plus d'argent pour commencer à préparer 2016. C'était extrêmement tendu".
Q: Comment évaluez-vous l'impact du "retour"?
R: "Il y a un vrai courant de sympathie, il y a l'intérêt des médias, regardez +Google Search+. J'aime bien la France qui gagne et je trouve dommage que tant de gens soient pessimistes dans notre pays. Si on peut participer au mouvement pour redonner de l'ambition aux Français, grâce à Renault qui est un peu une entreprise emblématique, je serai ravi".
- Reconstruction en 2016 -
Q: Quels sont les objectifs à court terme?
R: "Je ne veux pas décevoir ou sur-promettre et 2016 sera une année de reconstruction. Nous voulons nous donner du temps pour construire quelque chose de plus robuste. Nous ne revenons pas en F1 pour être simplement dans la passion automobile, autour de la compétition, mais dans le cadre d'un projet d'entreprise, autour de la technologie. C'est justifié par le fait qu'on a toujours été là, donc c'est logique".
Q: Comment votre retour est-il accueilli par Mercedes?
R: "Vous connaissez les bonnes relations, les partenariats entre Renault et Mercedes, qui a vu d'un très bon oeil le fait qu'on revienne. Car nous sommes un constructeur automobile et la plupart des gens qui sont en F1 sont dans le secteur automobile".
Q: La Renault RS16 sera-t-elle noire en Australie, comme lors de sa présentation début février?
R: "A Melbourne, elle sera différente, mais toujours aussi élégante".
Propos recueillis par Daniel ORTELLI