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La banque allemande BayernLB réclame en justice 345 millions d'euros au patron de la Formule 1 Bernie Ecclestone, qu'elle accuse d'avoir corrompu l'un de ses cadres pour peser sur la vente des droits de la F1, selon l'agence allemande DPA.
Cette affaire a déjà fait l'objet d'un procès pénal d'avril à août dernier, à Munich (sud). Mais M. Ecclestone, qui encourait dix ans de prison, avait conclu avec le parquet un accord mettant fin aux poursuites pour "corruption et incitation à l'abus de confiance", en échange de la somme record de 100 millions de dollars.
La banque publique bavaroise reproche au milliardaire britannique de 84 ans, redevenu ce vendredi patron du Formula One Group qui gère les intérêts de la F1, son rôle en 2006 dans la vente par BayernLB des droits de la Formule 1 au fonds d'investissement CVC Capital Partners.
Ecclestone avait d'abord offert de payer 25 millions d'euros à la banque allemande, ce qu'elle a refusé. Il avait ensuite versé 44 millions de dollars (31,8 millions d'euros) de pots-de-vin présumés à Gerhard Gribkowsky, cadre de BayernLB, une manoeuvre qui a contribué au "prix trop bas" retenu pour les droits de la F1, déplore la banque citée par DPA.
BayernLB, qui n'était pas joignable vendredi soir pour confirmer, regrette aussi d'avoir versé 41 millions de dollars à M. Ecclestone pour son "rôle de conseil" dans l'opération. Au total, elle réclame au milliardaire 345 millions d'euros de dommages intérêts.
Bernie Ecclestone ne conteste pas avoir versé 44 millions de dollars à Gerhard Gribkowsky, mais présente cette somme comme le "prix du silence" pour que le banquier ne fasse pas de révélations gênantes sur son patrimoine au fisc britannique, niant tout lien avec la cession des droits de la Formule 1.
L'ancien cadre de BayernLB, de son côté, purge depuis juin 2012 une peine de huit ans et demi de prison pour "corruption" et "fraude fiscale", pour avoir accepté cet argent.
La fin des poursuites contre M. Ecclestone, selon une procédure spécifique à l'Allemagne, avait été diversement accueillie. Certains journaux y avaient vu la marque d'une justice à deux vitesses, que l'on pourrait fuir "en dégainant son chéquier".