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McLaren-Honda alignera deux champions du monde en 2015: l'Espagnol Fernando Alonso , comme prévu, et l'Anglais Jenson Button , finalement conservé et prolongé au bout d'un long suspense, a annoncé l'écurie de Formule 1 jeudi, à Woking, près de Londres.
Pour le grand retour de Honda, plus de 25 ans après la domination d' Alain Prost et Ayrton Senna à la fin des années 1980, à bord de McLaren rouges et blanches qui sont entrées dans la légende de la F1, Ron Dennis et son adjoint français, Eric Boullier, ont donc frappé fort. Comme Ferrari, qui alignera en 2015 Kimi Räikkönen et surtout Sebastian Vettel , le successeur d'Alonso au sein de la Scuderia.
Le cinquième (double) champion du monde du plateau 2015, désormais complet dans neuf écuries sur dix (Caterham n'est pas encore sauvé), est un autre Anglais, Lewis Hamilton , chez Mercedes-AMG. Ironie de l'histoire, le champion du monde 2014 a débuté en F1 comme coéquipier d'Alonso, en 2007, puis il a cohabité avec Button, toujours chez McLaren, de 2010 à 2012.
L'arrivée d'Alonso, 33 ans, était certaine depuis longtemps pour les médias britanniques. Il aurait signé un contrat de trois ans, avec une clause de sortie fin 2016 si McLaren-Honda n'est pas dans le Top 3 du championnat, affirment des journalistes d'outre-Manche.
Ca tombe bien, car l'écurie britannique, 5e en 2013 et 2014, est redevenue très ambitieuse. Le titre de son communiqué de jeudi en témoigne: "2015: poser les fondations d'une future domination". Tout un programme.
La grosse surprise du jour, au McLaren Technical Center (MTC) de Woking, c'était la prolongation de Button, 34 ans, pour deux saisons. Sacré en 2009, l'impeccable Jenson était encore en balance, jusqu'à cette semaine, avec son coéquipier danois Kevin Magnussen , meilleur débutant de 2014.
Sur la photo de famille, le patron historique, Ron Dennis , pose devant les fameuses McLaren-Honda des années 80, à côté de Yasuhisa Arai (Honda Motorsport) et des trois pilotes, puisque Magnussen est conservé comme "pilote d'essai et de réserve". Il aura beaucoup de travail en 2015, notamment dans le simulateur.
- Alonso et Button, comme Senna et Prost ? -
Après cinq saisons frustrantes chez Ferrari, Alonso, qui a décroché ses deux titres mondiaux avec Renault, revient dans une écurie où son premier séjour, en 2007, s'était mal terminé: la cohabitation avec le débutant Hamilton ne lui convenait pas, alors, il a claqué la porte un an seulement après son arrivée. Et Hamilton a conquis son premier titre, en 2008.
"Nous avons un travail à finir ensemble", a confié Ron Dennis jeudi. Quant à Alonso, il a admis que cette saison 2007 était comme une tache dans sa carrière ajoutant que ce retour chez McLaren, pour tenter de conquérir son Graal, un 3e titre mondial, était aussi lié à son admiration sans bornes pour Senna.
"Je n'ai jamais caché mon admiration profonde pour Ayrton Senna , mon pilote préféré, mon idole sur la piste, ma référence. Je me souviens encore des posters de lui dans ma chambre, quand j'étais petit, de mes petites voitures et de mon premier kart, aux couleurs de ce partenariat légendaire (McLaren-Honda) et de la voiture que pilotait Ayrton", a expliqué l'Espagnol, de plus en plus barbu.
Button porte les couleurs de McLaren depuis 2010, après son sacre de 2009 chez Brawn GP (ex-Honda F1). Il a terminé sa 15e saison de F1, fin novembre (8e avec 126 points). Soit exactement la même place qu'en 2000 quand il a débuté, à 20 ans, dans une Williams-BMW. Depuis, il a remporté 15 GP contre 32 pour Alonso.
Comme Alonso a cité Senna, Button a été malin. Dès jeudi, il a évoqué Prost, le grand rival français du Brésilien: "J'admirais énormément Senna, mais c'est Prost qui m'a le plus inspiré quand j'étais petit. Pour moi, sa manière de piloter les McLaren-Honda jusqu'à la victoire, c'était de la poésie en mouvement. Alors, j'ai toujours essayé depuis d'imiter son style".
Le décor est planté, les rôles distribués.
Si on additionne les 266 départs de Button avec les 235 d'Alonso, ça fait 501 GP de F1, pour 47 victoires à eux deux (entre 2003 et 2013). C'est donc vraiment le choix de l'expérience... et de l'ambition.