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© AFP/Franck Fife
Le pilote auto espagnol Nani Roma après sa victoire dans le Dakar, le 18 janvier 2014 à Valparaiso
L'Espagnol Nani Roma, qui a gagné samedi à Valparaiso (Chili) le 36e Dakar au volant d'une Mini, est devenu le 3e pilote à s'imposer en moto puis en auto après les Français Hubert Auriol et Stéphane Peterhansel.
Prestigieuse lignée pour un prodigieux exploit, accompli par cet homme de 42 ans originaire de Folgueroles, en Catalogne.
Joan (Nani) Roma Cararach a participé pour la première fois au Dakar en 1996 sur une moto (KTM), et remporté le rallye-raid le plus célèbre du monde en 2004 sur deux roues.
Auparavant, il aura connu la galère sous toutes ses formes, lui valant le triste palmarès de sept abandons sur ses huit premières participations. Des chutes, beaucoup de chutes, puis un travail avec un psychologue pour essayer de comprendre.
Pourquoi s'entêter? "Quand j'étais petit, j'ai beaucoup lu un livre que m'avait offert ma mère sur l'histoire du Dakar", a raconté l'Espagnol l'année de sa première victoire. "Les histoires m'impressionnaient et je rêvais toutes les nuits du Dakar".
A 18 ans, il achète une moto, mettant un terme par la même occasion à une honnête carrière de gardien de but de football.
Comme s'il n'avait attendu que le déclic pour passer à autre chose, il met en 2004 un terme à neuf années de collaboration avec KTM et autant de participations au Dakar, pour rejoindre Mitsubishi.
"J'avais déjà en tête de courir en auto après avoir gagné en moto. J'ai fait un essai avec une très bonne voiture et je me suis rendu compte que je pouvais être compétitif", raconte-t-il à l'époque. Pas faux: il termine 6e pour sa première participation dans la catégorie autos.
Grand (1,93 m), Nani Roma est l'un des pilotes les plus sympathiques et les plus accessibles du circuit, parlant couramment le français et l'anglais.
Il a repris la tête du classement général provisoire le 9 janvier, dans la 5e étape entre Chilecito et San Miguel de Tucuman (Argentine), le jour même où sa femme, dont c'était à 44 ans le 3e Dakar, abandonnait sur problèmes mécaniques.
L'ancien éternel loser est devenu efficace et opportuniste. "Il y a très peu de déchets dans sa conduite", estime son copilote français Michel Périn. "On a vécu quelques galères ensemble, c'est un type intelligent, qui est ouvert et qui accepte les remarques".
Une ouverture qui n'exclue nullement l'ambition.
"Je vise la victoire bien sûr, avait déclaré le pilote catalan avant le départ. Les arguments sont clairs: la voiture est bonne. Nous y avons, notamment, amélioré la répartition des poids. Ensuite nous formons une très, très bonne équipe avec Michel Périn et nous arrivons en pleine confiance". CQFD.