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838 m de haut, une pente à 40% de moyenne, dont des passages à 70%, et en face le Pacifique: la dune d'Iquique, au Chili, est devenue un monument incontournable, l'Alpe d'Huez du rallye Dakar, celle qui fait rêver ou trembler les concurrents.
"Elle est unique, c'est vraiment impressionnant, un toboggan géant", expliquait à l'AFP Alain Duclos (Sherco), le premier motard français au classement général, à quelques heures d'affronter le monstre d'Iquique. "Et quand tu arrives au sommet, tu es partagé entre l'appréhension et la tentation de rester là, pour regarder le paysage".
"Pour moi, demain, ce sera la première fois !", répond Florent Vayssade, "Bleu" du Dakar, assis en face de lui dimanche soir dans la cantine du bivouac d'Uyuni, au c?ur de la caserne du 4e régiment d'infanterie de l'armée bolivienne, en train de préparer son road-book. "Je vais être baptisé. Mais je suis impatient d'y aller, je l'ai vue à la télé tellement de fois. Et tout le monde m'en parle ici".
Pour les motards, la descente vers Iquique est au programme lundi soir, pour les derniers hectomètres chronométrés de la 8e étape. Les autos, elles, l'ont fait dimanche soir. Parmi elles, un certain Stéphane Peterhansel, ancien motard mais désormais au volant du buggy Peugeot 2008, reconnaît que l'endroit est spécial: "Quand tu es en haut la première fois, avant de basculer, ça fout les cacahouettes!", avait-il ainsi témoigné lors du Dakar 2014, après avoir dompté la pente à quelque 160 km/h.
"C'est court, mais on fait le plein d'adrénaline", sourit le Slovène Miran Stanovnik: "Tu vois l'océan en face, et en bas, minuscules, tous ces fous, les spectateurs, qui nous attendent. Et la question est de savoir à quelle vitesse tu es encore en sécurité. Moi, j'y suis allé à 95%, à 100-110, parce que à 100%, si tu tombes, tu as un problème", insiste ce motard expérimenté, 18 Dakar à son actif déjà.
- 'Tu mets les gaz' -
"C'est vrai qu'elle est impressionnante", insiste Olivier Pain, le leader de Yamaha, toujours auprès de l'AFP: "Tu sors d'un long passage sans rien à l'horizon, et tout à coup, le Pacifique, et le vide. Et tu te retrouves à 130-140 !".
Mais la peur n'est jamais au vocabulaire de ces fous du guidon. Même s'ils concèdent presque tous le mot appréhension, ou "frisson", pour Olivier Pain.
"En fait, cette dune, on l'attend avec impatience, explique Laia Sanz, pilote officielle de chez Honda, parce que c'est la fin de l'étape ! Mais c'est vrai qu'elle est très raide ! Surtout quand tu te fais dépasser par le Hummer de Robbie Gordon en pleine descente ! Mais la première fois, c'est aussi le spectacle qui te frappe, la vue est tellement magnifique".
"Avant de basculer, tu es tenté de grapiller 2 ou 3 secondes juste pour toi, car cette descente, elle est vraiment magique", confirme Alain Duclos.
Quant à la technique pour dompter la pente, elle est visiblement assez simple : "Tu mets les gaz", explique l'Espagnole de chez Honda, et "surtout tu oublies les freins", complète Miran Stanovnik. "Si tu touches au frein avant, c'est game over", rit Alain Duclos.
"En fait il suffit de penser que la bière t'attend en bas", résume le motard slovène de chez KTM.