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Né à Bangalore dans un milieu aisé, au milieu des plantations de manguiers de l'entreprise familiale, CS Santosh aurait dû se tourner vers le cricket, le sport national: mais sa "destinée" était la moto, qui lui vaut maintenant de savourer les charmes du fesh-fesh.
Chunchunguppe Shivashankar Santosh, alias "CS Santosh", a essayé tous les sports: "J'ai tenté le badminton, le golf, le tennis, le cricket, mais ce n'était pas vraiment mon truc. Puis il y a eu la moto, et pour moi c'était une destinée", expliquait-il dans un entretien avec l'AFP, avant le départ du Dakar dimanche.
Deux jours plus tard, ce jeune homme de 31 ans aux allures de gendre idéal a découvert l'un des pièges les plus traîtres du monde du rallye-raid, le fesh-fesh. Cette terre fine comme de la farine, qui s'infiltre partout et étouffe les moteurs, dans laquelle s'arrêter équivaut à s'enliser. Mais il s'en est sorti, terminant même à la 50e place cette deuxième étape qualifiée de "torture" par le vainqueur espagnol, Joan Barreda. Une heure et demie plus tard certes, mais à l'arrivée.
Cette passion de la moto, le jeune Indien la porte gravée dans sa chair. "C'était lors de mon premier rallye raid, en 2012, à Abou Dhabi. Je suis tombé, de l'essence coulait du réservoir, et soudain ça a pris feu". Brûlé au 3e degré, il est héliporté et hospitalisé. Et aujourd'hui, il porte encore la trace des greffes, largement visibles dans le cou.
- Tempête du Désert -
Mais cette chute ne calme pas sa passion de la moto et du rallye. Triple champion d'Inde de la spécialité, il s'attaque aux courses les plus dures de son pays. Le Raid de l'Himalaya, deux fois, pour une victoire en 2012. Et Desert Storm (Tempête du désert), dans le Rajasthan, qu'il remporte en 2014.
Maître dans ses frontières, il s'attaque à la Coupe du monde de rallye-raid, dont il court trois étapes en 2014, au Maroc, à Abou Dhabi et au Qatar. A Abou Dhabi, il entre même dans le top 10. Et il termine 9e au général.
Et maintenant, le Dakar. "C'est un rêve pour moi, la première fois où j'ai vu des images à la télé, je me suis dit, je dois le faire un jour. C'est l'Everest du rallye". Invité par ASO, l'organisateur de l'épreuve, qui y voit l'occasion de vendre sa course vers de nouvelles frontières, CS Santosh est accompagné par un journaliste du Hindustan Times, qui couvre ses exploits improbables.
"Chez moi, tout le monde fait de la moto, pour circuler. Et donc mon père m'en a acheté une. Mais j'ai voulu en faire aussi en compétition, ce qui est autre chose!", se souvient-il.
La passion grandit, et le motard arrête même ses études pour pouvoir passer plus de temps sur son engin. Et aujourd'hui, son avenir, il ne le voit pas dans l'exploitation familiale, spécialisée dans les mangues et les essences pour parfums. Mais bien comme motard professionnel.
En attendant, son objectif à court terme est simple: "Je veux seulement rentrer au bivouac chaque soir. Et revoir Buenos-Aires, dans onze jours!"