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© AFP/Franck Fife
Le directeur du Dakar Etienne Lavigne survole en hélicoptère le parcours de la première spéciale de l'édition 2014 du Dakar entre Rosario et San Luis, en Argentine, le 5 janvier 2014
"RAS au kilomètre 22", lance, à la radio, le directeur du Dakar Etienne Lavigne, survolant sur l'hélicoptère, nom-code Delta, le parcours de la première spéciale de l'édition 2014 du rallye-raid, dimanche entre Rosario et San Luis (Argentine).
Evoluant à une trentaine de mètres d'altitude, l'Ecureuil remonte les 180 km de l'épreuve, une piste de terre sèche qui serpente au milieu de petites collines recouvertes d'une végétation de maquis, d'une grande plaine agricole et deux chaines de montagnes pelées, les sierras de Cordoba et de San Luis.
"On ouvre la spéciale pour repérer d'éventuelles anomalies: spectateurs sur la piste, animaux en liberté, etc.", résume Lavigne, assis à la gauche du pilote Mauricio Neira, un ancien des Forces aériennes chiliennes qui était affecté à l'ex-présidente Michelle Bachelet.
"Aujourd'hui, nous avons 10 hélicoptères en l'air -dont trois sont médicalisés- mais ça peut aller jusqu'à 14" en fonction des dangers de l'étape, ajoute-t-il.
"Je suis la webcam de David (Castera, le directeur de course, resté à terre)", plaisante Lavigne.
Au sol, 1.400 policiers et 400 gendarmes assurent la sécurité, veillant à ce que le public respecte bien les zones délimitées. "Cette course est la plus risquée au monde mais c'est aussi la plus sécurisée", souligne le directeur du Dakar, ajoutant toutefois que "le risque zéro n'existe pas".
"Une voiture remonte la piste à contre-courant, note-t-il soudain. La course n'est pas lancée, ce n'est pas encore un problème". L'alerte est néanmoins donnée.
Nous survolons maintenant des arbustes rabougris -des "espinillos" à longues épines, nous expliquera un spectateur- et la chaleur monte encore à bord de l'hélicoptère, piloté avec maestria par Neira.
Harnachés comme des astronautes
A terre, les spectateurs sont blottis dans les maigres zones d'ombre. Les 35 degrés sont largement dépassés sous un soleil de plomb, il n'y a pas un souffle d'air.
Delta se pose quelques instants au tiers de la spéciale, au bord d'un lac de barrage du Rio Tercero, pour assister au passage des premiers motards, lancés à 10h20 locales (13h20 GMT) de La Bajada, un hameau au sud-ouest de Cordoba.
Harnachés comme des astronautes, avec casque, minerve de protection des cervicales, genouillères et coudières, ils déboulent soudain dans un vacarme assourdissant. Des différences de conduite sont déjà flagrantes, les favoris attaquant à fond dans les virages, partant en glissade à la limite de l'équilibre. Tous laissent derrière eux d'épais nuages de poussière, traces éphémères de leur passage.
Des cris d'encouragement saluent chaque concurrent mais ce sont surtout les autos qui ont les faveurs du public. Le Français Stéphane Peterhansel, "roi" du Dakar (6 victoires en motos, 5 en autos), déclenche l'enthousiasme au volant de sa Mini, comme le Qatari Nasser Al-Attiyah , également en Mini.
Deux coups de corne: le temps est venu de remonter à bord de Delta pour aller surveiller une autre portion de l'étape, la première des 13 au programme jusqu'à l'arrivée Valparaiso (Chili), via les hauts plateaux boliviens (pour les seuls motards).
Au loin, dans un champ, un peon passe lentement sur son cheval. Image un peu surréaliste, à des années-lumière de la plus célèbre course d'endurance au monde.