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Lewis Hamilton a perdu le mode d'emploi de sa Mercedes dimanche sur le circuit de Bakou où son coéquipier Nico Rosberg s'est fait un malin plaisir d'appuyer par les mots sa domination sans partage sur la piste.
Regonflé à bloc après ses deux victoires coup sur coup à Monaco puis Montréal, le triple champion du monde avait écrasé les essais libres avant de manquer ses qualifications. S'élançant de la 10e place sur la grille, loin derrière son coéquipier en pole position, il a été confronté à une perte de puissance imprévue alors qu'il était remonté à la 5e place en course et a semblé soudain perdu. Comme l'illustre cet échange radio avec son ingénieur qui n'est pas autorisé à lui dicter les manoeuvres:
- Ingénieur: "Le problème semble lié au mode de moteur sélectionné".
- Hamilton: "Je ne comprends pas ce que tu me dis. Je ne vois pas ce qui ne va pas. C?est ridicule! Je regarde mon volant toutes les 5 secondes pour trouver quel bouton n?est pas dans la bonne position!"
Puis Hamilton, comme pris de panique, annonce qu'il va "essayer de tout changer", ce à quoi l'ingénieur répond: "Nous ne te conseillons pas de faire ça Lewis!"
Et après plusieurs tours: "C?est revenu, j?ai retrouvé ma puissance", lance le pilote britannique, à la fois soulagé et résigné parce que pour lui, à 10 tours de l'arrivée et compte tenu des écarts avec les adversaires devant lui, la remontée est terminée.
- Trop de combinaisons à mémoriser -
"On a des centaines de combinaisons différentes pour positionner les boutons sur le volant et vous pouvez les étudier tant que vous voulez, il n'y a aucun moyen de les mémoriser toutes", a expliqué le pilote, moins fanfaron qu'à son arrivée jeudi dans le paddock de Bakou. Il avait alors expliqué n'avoir pas besoin de reconnaître le circuit à pied ni de le travailler au simulateur (d'autres comme Fernando Alonso ont également dit ne pas avoir effectué le moindre tour de ce tout nouveau tracé au simulateur).
Tout en assurant que Hamilton ne pouvait pas savoir ce qu'il devait faire pour régler le problème, son patron Toto Wolff a quand même glissé que Rosberg, dans la même situation, y était parvenu "plusieurs tours auparavant".
Lorsqu'il a retrouvé toute sa puissance, Hamilton a effectué un temps canon, avant de reprendre un rythme plus calme et économe pour le moteur, une décision "intelligente" celle-là, selon Wolff.
Loin devant, Rosberg volait vers une victoire qui ne lui a jamais été contestée.
"Tout s'est bien passé du début à la fin ce week-end. Et même pendant la course, c'était un sentiment spécial en piste, dans la voiture, parce que j'avais l'impression que je pouvais faire tout ce que je voulais, il n'y avait pas de risque de commettre d'erreurs", s'extasiait le leader du championnat qui a repris un ascendant de 24 points sur Hamilton.
- Rosberg jubile -
Même s'il ne l'affirmera pas en public, cette victoire écrasante (pole, victoire, meilleur tour en course et en tête du départ à l'arrivée), fait d'autant plus jubiler l'Allemand qu'il restait sur deux courses décevantes à Monaco (7e) et au Canada (5e).
Quand on lui demande s'il considère s'être vengé lors de ce week-end dans les rues de Bakou, il élude et avoue: "je ne réponds pas à la question, je l'évite!"
Sa satisfaction est pourtant immense d'avoir si nettement dominé le plateau et avant tout son coéquipier, au point de presque oublier qu'il avait lui aussi rencontré en course le problème de moteur qui a tant retourné Hamilton.
"Je pense que j'ai eu le même (problème), je ne suis pas certain. Il fallait simplement sortir de ce mode (de configuration du moteur, ndlr) en effectuant les bonnes combinaisons avec les boutons sur le volant", a-t-il lâché du bout des lèvres en s'amusant à minimiser l'incident.
Hamilton a deux semaines pour réviser les fonctionnalités de son volant avant le Grand Prix d'Autriche sur le bien plus classique Red Bull Ring.
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