Règlement et historique
Ski Nordique
Les deux disciplines du ski nordique sont le ski de fond et le combiné nordique.
"Ski" est un mot norvégien, dérivé de "skid", mot utilisé jadis pour désigner une lame de bois fendue.
Historique
Pendant des siècles, sur les terrains enneigés du Nord, les skis ont été indispensables à la chasse et au ramassage du bois de chauffe en hiver. Les longues distances séparant les petites communautés isolées et les hivers rigoureux ont aussi fait du ski un moyen de rapprocher les hommes.
Le ski de fond, ancêtre du ski alpin, fut donc d’abord un moyen de transport utilisé il y a au moins 6000 ans en Norvège. Au 10e siècle, les Vikings se déplaçaient à l’aide de skis primitifs. En 1500, les soldats suédois étaient déjà tous équipés de skis tandis que l'armée norvégienne organisait des compétitions de ski "nordique" dès 1767. Les premières compétitions réservées aux civiles furent organisées au 19e siècle en Norvège sous forme de courses à Huseby près d’Oslo. Le fameux festival de Holmenkollen près d'Oslo en Norvège, créé en 1892, accueillait une épreuve de combiné nordique devant 10 000 spectateurs. Huit ans plus tard, une première course de ski de fond y fut disputée.
La Fédération Internationale de Ski (FIS) fut fondée en 1924 lors des premiers Jeux Olympiques d'hiver à Chamonix avec 14 nations membres. Basée à Oberhofen am Thunersee en Suisse, elle compte compte 107 nations affiliées en 2009.
Elle gère les compétitions des disciplines suivantes:
- Ski de fond
- Saut à ski
- Combiné nordique
- Ski alpin
- Ski acrobatique
- Snowboard
- Ski de vitesse
- Ski sur herbe
- Télémark
Le ski de fond et l’Olympisme
Aux premiers Jeux Olympiques d'hiver à Chamonix en 1924, deux épreuves masculines de ski de fond ont été organisées - sur 18 et 50 km. C'est aux Jeux d'Oslo en 1952 que les épreuves féminines ont été introduites au programme olympique. L'ex-URSS est l'un des seuls pays à avoir contesté la suprématie des pays scandinaves en ski de fond, mais il convient de signaler également les surprises créées par des athlètes comme l'Italien Franco Nones, vainqueur sur 30 km en 1968, ou Bill Koch, figure légendaire de ce sport aux États-Unis d'Amérique, qui se classa deuxième sur 30 km en 1976 - Koch est le seul athlète américain médaillé olympique en ski de fond.
Actuellement douze épreuves figurent au programme Olympique
- chez les femmes : 1,3 km sprint, 10 km classique, double poursuite (7,5 km + 7,5 km), 30 km départ en ligne, sprint par équipes et relais 4x5 km.- chez les hommes : 1,3 km sprint, 15 km classique, double poursuite (15 km + 15 km), 50 km départ en ligne, sprint par équipes et relais 4x10 km.
Cinq millions de Français pratiquent le ski de fond
Compétition
Le fond est une discipline pratiquée en pleine nature qui repose surtout sur l’endurance et la puissance du mouvement. Elle se pratique en style libre ou en style classique correspondant à la foulée. En style libre, on a le choix de la technique de progression.
Les distances de course sont :
– 10, 15, 30 et 50 km pour les hommes,
– 5, 10, 15 et 30 km pour les femmes.
- Le “style classique” (ou ‘pas alternatif’ ou ‘pas diagonal’) est le pas le plus ancien. Il ressemble à la marche sur pied allongée afin de glisser sur une piste tracée en avançant un bras après l’autre. Le fondeur lance tout son poids en avant et progresse en ligne sur les deux rails tracés dans la piste.
Vitesse moyenne : 28 km/h.
- Le “style libre” (ou ‘pas du patineur’ ou ‘skating’) élaboré dans les années 1980 a permis au fondeur de sortir de la trace en effectuant une poussée latérale afin d’aller plus vite. Les bâtons sont plus longs et les skis sont plus courts. En avançant, le fondeur lance ses bras simultanément. Le skating est le plus souvent utilisé car c’est le pas le plus rapide. En compétition, le coureur doit parcourir une distance donnée en un minimum de temps. Vitesse moyenne : 30 km/h.
En 1980, le policier finlandais Pauli Siitonen découvre le demi-pas (en sortant un seul ski de la trace). En 1982, l’Américain Bill Koch introduit le pas du patineur ou le “skating” (en sortant les deux skis de la trace permettant d'aller plus vite). La majorité de fondeurs préfère le pas du patineur (plus musculaire, gestes plus lents, fréquence cardiaque plus basse) au style classique (rythme cardiaque plus élevé).
Les épreuves
Le sprint 1,5 km
Le sprint sur 1,5 km est la distance la plus courte, tous les styles sont autorisés. C’est un contre-la-montre individuel. La différence entre le sprint et les autres épreuves est due à une organisation en éliminatoires.
La poursuite combinée
La poursuite combinée combine deux courses différentes le même jour, d'abord une course (5 km, 7,5 km ou 15 km) en style classique avec un départ en ligne, ensuite une course (même distance) en style libre. Entre les deux manches, les fondeurs changent de skis et de bâtons. Les athlètes prennent le départ de la seconde manche échelonnée en fonction de leur classement à l'issue de la première manche. L'athlète franchissant la ligne d'arrivée en premier gagne l'épreuve.
Le relais
Une équipe de relais est composée de quatre athlètes parcourant chacun l'un des quatre parcours de 5 km ou 10 km. Les deux premiers parcours s'effectuent en style classique, et les deux derniers en style libre.
Concernant le départ
Départ échelonné : départ des athlètes selon des intervalles déterminés. L’athlète qui réalise le meilleur temps l’emporte.
Départ en masse ou en ligne : départ groupé ou donné en ligne des athlètes. Le premier athlète qui franchit la ligne d’arrivée l’emporte.
Départ en poursuite : système fondé sur le classement de la première manche de l’épreuve de poursuite. L’athlète classé premier à l’issue de la première manche s’élance en premier, les autres prenant ensuite le départ de façon échelonnée, selon des intervalles déterminés en fonction de l’écart par rapport au temps du vainqueur de la première manche.
Lors des championnats du monde, les courses de fond sont annulées ou retardées quand la température atteint le niveau de -25 degrés.
Skis et chaussures
Différents types de skis sont apparus dans des régions distinctes. L'un d'eux présentait une fixation horizontale conçue pour caler les orteils. Les fixations modernes sont dérivées du modèle finno-scandinave du 19e siècle. En Sibérie de l'Est, une planche étroite était fournie d'une fixation verticale à quatre trous. On utilisait parfois de la fourrure. Les Lapons utilisaient des fixations équipées d'un système de tige et d'encoche horizontale. Ce modèle a influencé la conception des skis de fond modernes.
Les skis en ski de fond sont plus légers et plus étroits que les skis utilisés en ski alpin, et leurs spatules sont longues et incurvées. En style classique, les skis ont une longueur inférieure de 10 cm à la taille des athlètes, tandis que la longueur moyenne des skis utilisés pour le style libre est comprise dans la fourchette 1,70 et 2 m. La spatule est également plus incurvée que dans le cas précédent.
Les chaussures de ski de fond ressemblent à des chaussures de course à pied. En style libre, les chaussures sont plus rigides et offrent un support au niveau des chevilles plus important qu'en style classique.
Quelques exploits de skieurs aventuriers
- En décembre 1995, le Norvégien Borge Ousland (31-5-62) devient le premier homme à conquérir à skis, en solitaire et sans aide, le Pôle Nord et le Pôle Sud : en avril 1994 il atteint le Pôle Nord (970 km en 52 jours) et en décembre 1995 il atteint le Pôle Sud (1 260 km en 44 jrs). En janvier 1997 il est devenu le premier à réussir la traversée de l’Antarctique, toujours à skis et sans aide (en 64 jours). En mai 2001, il devient le premier à avoir traversé l'océan Arctique via le Pôle Nord, à skis et sans assistance (1 744 km en 81 jours, soit 21,53 km par jour, 2,30 km /h). En 1990, il atteint à skis et sans assistance le Pôle Nord mais avec un compatriote.
- David Hempleman-Adams GBR (né en 1956) et Fedor Kolnikov RUS atteignent également le Pôle Sud début 96 en solo et sans assistance.
- En décembre 1994, la Norvégienne Liv Arnesen (née en 1953) est la première femme à atteindre le Pôle Sud (1 200 km) à skis, en solo et sans assistance.
- La première Française à atteindre le Pôle Sud est Laurence de la Ferrière. Partie le 26 novembre 1996, elle traverse l’Antarctique en solitaire et sans assistance, à skis en tirant un traîneau de 140 kg pendant 1 300 km. Le 19 janvier 1997 elle a atteint le Pôle Sud. En 1992, elle a battu le record mondial d’altitude féminin sans oxygène dans l’Everest (8 700 m).
- Le Japonais Naomi Uemura (1941-1984) est le premier homme en solo qui a atteint le Pôle Nord, accompagné de 17 chiens huskies, en mai 1978 (725 km en 56 jrs). Disparu sur les pentes du Mont McKinley en Alaska.
- Le Russe Dimitri Shapiro (avec une expédition de 6 hommes) est le premier homme à atteindre, à skis, le Pôle Nord en mai 1979 (1 500 km en 77 jrs).
- Le Français Jean-Louis Etienne (9-12-46) a atteint le Pôle Nord en mai 1986 à skis et en solo (mais avec assistance) après avoir effectué 800 km en 63 jrs.
- Le Norvégien Erling Kage a été le premier en solo, à skis et sans assistance à atteindre le Pôle Sud en janvier 1993 (50 jrs, 1 310 km) et le Pôle Nord en mai 1994.
- La Française Christine Janin est la première femme à atteindre, à skis, le Pôle Nord en mai 1997 après 63 jours de traversée en compagnie d’un Russe.
Equipement
Les skis
• Les skis nordiques, utilisés par les skieurs de fond, sont plus légers et plus étroits que les skis utilisés dans les autres disciplines de ski.
• Une cambrure sur la semelle du ski permet au skieur de garder l'équilibre lors des descentes sur la piste.
• Les skieurs qui adoptent le style libre utilisent des skis plus courts et des bâtons plus longs que ceux qui adoptent le style classique.
Les bottes
• En ski de fond, les athlètes utilisent des bottes spécialisées qui se fixent au ski uniquement au niveau de l'orteil. Cette fixation permet au talon de rester libre durant la flexion.
• Moins rigides que les bottes utilisées en ski alpin.
Autre
• Les skieurs de fond se couvrent souvent la tête pour assurer une certaine protection contre le froid lors des compétitions.
• Les skieurs de fond portent souvent des lunettes de soleil pour atténuer la réverbération.
Les départs en ski de fond sont échelonnés suivant les points gagnés par le classement du saut.
Lexique
Départ échelonné : Départ des athlètes selon des intervalles déterminés. L’athlète qui réalise le meilleur temps l’emporte.
Départ en masse : Départ groupé des athlètes. Le premier athlète qui franchit la ligne d’arrivée l’emporte.
Départ en poursuite : Système fondé sur le classement de la première manche de l’épreuve de poursuite. L’athlète classé premier à l’issue de la première manche s’élance en premier, les autres prenant ensuite le départ de façon échelonnée, selon des intervalles déterminés en fonction de l’écart par rapport au temps du vainqueur de la première manche.
Fart d’adhérence : Appelé «grip wax» ou «kick wax» en anglais, ce fart augmente le frottement entre les skis et la neige pour améliorer la traction. S’applique sur la partie médiane de la semelle des skis en style classique.
Fart de glisse : Fart permettant de réduire le frottement entre les skis et la neige, appliqué sur toute la longueur de la semelle des skis en style libre, mais seulement sur les extrémités avant et arrière de la semelle des skis en style classique.
Parcours groupé : Premier parcours d’une épreuve de relais, qui obéit à un départ en masse.
Passage vertical : Tronçon de parcours en montée.
Préparation «Harries» : Mode de préparation en style classique, intervenant lorsque le fart d’adhérence ne se prête pas aux conditions du moment. On emploie alors une brosse métallique pour rendre la semelle des skis plus rugueuse.
D'autres termes
Bâton :
Fabriqué d'un matériel léger et utilisé par les skieurs de ski de fond pour se propulser vers l'avant, un bâton est un long cylindre étroit muni d'un crampon au bout pour fournir un point d'appui lorsqu'il pénètre la neige. Un disque de plastique (panier) est fixé au-dessus du crampon pour éviter que le bâton ne s'enfonce trop profondément.
Cambrure :
Forme incurvée à la base d'un ski. Le degré de cambrure nécessaire est calculé selon le poids du skieur.
Départ groupé :
Dans une épreuve de départ groupé, les compétiteurs partent en même temps et sont placés en rangées. Le premier compétiteur à franchir la ligne d'arrivée remporte la course.
Départ par intervalles :
Dépendamment de l'épreuve, les compétiteurs partent à des intervalles de 15 ou de 20 secondes. L'athlète avec le temps individuel le plus rapide gagne.
Double poussée :
On utilise généralement cette technique sur des sections de la piste qui sont plutôt plates ou légèrement inclinées. La poussée simultanée consiste à planter les deux bâtons dans la neige en même temps pour se propulser vers l'avant en utilisant ses deux bras, tout en gardant ses jambes détendues. À l'occasion, on ajoute une poussée de la jambe.
Épreuve de sprint par équipe :
Les épreuves de sprint par équipe se composent de demi-finales et d'une finale. Dans chaque série de demi-finales, on retrouve généralement 10 ou 11 équipes composées de deux athlètes (A et B) qui effectuent un passage du relais trois fois entre eux (A, B, A, B, A, B). La finale se compose de 10 équipes (les cinq premières équipes de chaque série de demi-finale).
Épreuve technique de poursuite :
L'épreuve technique de poursuite comprend un départ groupé. Les athlètes utilisent les deux techniques de ski de fond à la fois, pendant la même course. Rendus à la moitié du parcours, les athlètes changent d'équipement et passent du style classique au style libre.
Fart de glisse :
Fart utilisé pour réduire la friction entre les skis et la neige. On l'applique sur la semelle entière du ski de fond utilisé pour le style libre. Par contre, on ne l'applique qu'à la pointe et le talon de la semelle des skis classiques.
Fart de retenue :
On utilise le fart de retenue sur la partie centrale de la semelle du ski de fond classique, afin d'augmenter la friction entre le ski et la neige ce qui permet une meilleure traction. On choisit différents farts selon les conditions météorologiques et de neige.
Fer :
Instrument utilisé pour faire fondre le fart de glisse dans les pores de la semelle de ski.
Fixation :
Mécanisme qui fixe la chaussure au ski.
Klister :
Substance qui ressemble à de la colle qu'on applique à la zone de glisse d'un ski lorsqu'on skie sur de la vieille neige, de la neige glacée ou de la neige plus chaude.
Liège :
Morceau de liège, de mousse dure ou de plastique, utilisé pour lisser le fart de retenue.
Mêlée :
Première étape d'une course à relais, nommée ainsi en raison de la mêlée qui se manifeste durant un départ groupé.
Montée en ciseaux :
La montée en ciseaux est une technique de montée utilisée principalement par les débutants qui consiste à écarter les skis en position en forme de « V ».
Ondulé :
Terme pour définir les petites crêtes dans la neige laissées derrière par une dameuse.
Pas alternatif :
Une technique de ski classique qui consiste à alterner l'avancée du bras gauche et de la jambe droite avec l'avancée du bras droit et de la jambe gauche tout en gardant son torse penché vers l'avant.
Pas de patineur :
Voir style libre.
Poussette :
Voir fart de retenue.
Rallye :
Une course de ski de fond.
Relais :
À l'épreuve de relais, une équipe de quatre athlètes dans laquelle chacun parcourt une étape de la course et donne le relais à un coéquipier.
Ski nordique :
Autre terme pour désigner le ski de fond.
Sprint individuel :
Les épreuves de sprint commencent par une épreuve de qualification où les skieurs s'élancent à intervalles de 15 secondes. Les 30 athlètes les plus rapides passent en quarts de finale avec cinq séries éliminatoires qui comptent six athlètes chacune. Les deux skieurs au premier rang dans chaque quart de finale et les deux meneurs les plus rapides passent ensuite aux deux demi-finales qui comptent également des groupes de six athlètes. Les deux skieurs au premier rang dans chaque série de demi-finale et les deux meneurs les plus rapides de toutes les séries de demi-finale passent à la finale A qui compte six athlètes alors que les six autres athlètes se font la compétition dans la finale B.
Style classique :
Les athlètes font glisser leurs skis de manière à ce que les deux skis restent parallèles l'un à l'autre.
Style libre :
Une technique de propulsion qui ressemble à un coup de patin. Le style libre consiste à pousser un ski vers l'extérieur de façon inclinée pour que la carre intérieure glisse dans la neige. Le transfert complet de poids d'un ski au prochain est essentiel. Les bâtons sont plantés simultanément en utilisant la double poussée. On appelle aussi cette technique « pas de patineur ».
Technicien de fart :
Expert qui applique le fart ou le traitement approprié aux skis de fond.
Zone de glisse :
Partie centrale de la semelle du ski où l'on applique le fart de glisse.
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